Le fichage des Juifs de France - Pétain - Trahison ou sacrifice ? - forum "Livres de guerre"
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Edition du 22 janvier 2010 à 12h16

Pétain - Trahison ou sacrifice ? / Michel Boisbouvier

En réponse à -2
-1Le fichier juif de Boisbouvier

Le fichage des Juifs de France de Nicolas Bernard le vendredi 22 janvier 2010 à 12h12

> Ce n'est pas Vichy qui a fiché les Juifs mais la
> Préfecture de Police, (décorée de la Légion d'Honneur par
> de Gaulle en 1944) sur ordre du MBF (mais à l'instigation
> de ce maniaque de l'antisémitisme qu'était le Lieutenant
> Dannecker) du 27 septembre 1940.

Que voilà une relecture franchement partiale de la réalité...

L'Ordonnance militaire du 27 septembre 1940, reproduite en fac-similé sur ce site, prévoyait en son article 3 que les Juifs devaient s'inscrire sur un registre spécial en sous-préfecture, et précisait en son article 4 que "tout commerce, dont le propriétaire ou le détenteur est juif, devra être désigné comme "entreprise juive" par une affiche spéciale en langues allemandes et françaises jusqu'au 31 octobre 1940", ce qui annonçait l'Ordonnance allemande du 18 octobre 1940, qui prescrivait un recensement des "entreprises juives" (première étape vers l'aryanisation économique). La définition du "Juif" par l'administration militaire se bornait à une application des lois de Nuremberg de 1935 (est Juif celui qui appartient à la religion juive, ou ayant plus de deux grands-parents juifs, c'est à dire appartenant ou ayant appartenu à la religion juive).

Il n'est pas inutile de rappeler que cette Ordonnance intervenait en violation de la convention de La Haye de 1907 et de la convention d'armistice du 22 juin 1940, lesquelles n'autorisaient les autorités militaires d'occupation qu'à assurer la sécurité de leurs propres troupes sur le territoire occupé. Vichy aurait donc pu, aurait même du, s'y opposer, et saboter sa mise en oeuvre. Mais n'en fit rien, et au contraire, aggrava ses effets.

Tout d'abord, Vichy adopta le tristement célèbre Statut des Juifs du 3 octobre 1940, lequel excluait les Juifs de la Fonction publique et définissait le "Juif" de manière plus large que l'Ordonnance du 27 septembre 1940 : "Est regardé comme juif, pour l'application de la présente loi, toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands-parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif." N'était pas prise en compte la notion de "religion", mais de "race", ce qui d'emblée allait plus loin que l'Ordonnance du 27 septembre 1940, outre qu'il suffisait d'être issu de deux grands-parents "juifs" pour être qualifié de "Juif", à supposer d'être conjoint d'un "Juif", là encore une disposition plus large que l'Ordonnance, qui ne prévoyait pas un tel cas de figure et s'avèrait donc plus restrictive. Rien d'étonnant à ce que les Allemands fissent usage de cette définition issue de Vichy pour perpétrer leurs forfaits (ségrégation, rafles, déportations, spoliations).

Ensuite, et s'agissant du fichage, Jacques Delarue écrit ("La police et l'administration", contribution à C.D.J.C., La France et la Question juive, Sylvie Messinger, 1981, p. 58) qu'"on assista au premier exemple d'un zèle intempestif : alors que le texte du M.B.H. prescrivait seulement l'inscription sur un registre spécial, la Préfecture de Police donna une extension extraordinaire à l'exécution de cette demande. Elle créa un ficher multiple par noms, professions, nationalités, adresses et quartiers, fichier si parfait qu'il servira de modèles aux services allemands. Dannecker expliqua dans un rapport à ses chefs que c'est sous sa pression que ce fichier avait été créé. Rappelons que les services allemands pouvaient suggérer, conseiller, voire exercer des pressions, ils ne pouvaient rien imposer dans une affaire intérieure purement française, et Dannecker, dont les pouvoirs étaient à ce moment extrêmement limités, n'avait pas la possibilité d'aller très au delà des prescriptions du M.B.H. Il faut en conclure qu'il y eut là, sur l'ordre de Vichy, un excès de zèle, peut-être une sorte d'orgueil stupide pour montrer ce que l'on était capable de faire."

Autre exemple d'excès de zèle : comme on l'a vu, l'Ordonnance allemande du 18 octobre 1940 prescrivait un recensement des "entreprises juives". Le Délégué Général du Gouvernement dans les territoires occupés intervint une fois de plus, et le 7 novembre, le directeur de la P.J. à la Préfecture de Police, Charles Meyer, pouvait diffuser la circulaire n° 227 ordonnant à ladite Préfecture de "vérifier la sincérité des déclarations souscrites et de rechercher tous ceux, individus et sociétés, qui avaient omis de se faire recenser" (ibidem, p. 60).

Bref, Vichy, non seulement coopéra aux mesures de fichage, mais encore alla bien plus loin que ne l'exigeaient les Allemands.




> Ce fait, antérieur au statut des Juifs de Vichy, confirme
> que ce statut a été créé par Vichy pour obvier, en les
> prenant de vitesse, à la volonté des Allemands
> d'appliquer à la zone occupée les lois de Nuremberg.
> Dannecker, lui, était à Paris depuis le 28 août 1940.

Foutaises déjà réfutées : Dannecker n'a joué strictement aucun rôle, en 1940, dans la conduite de la politique de Vichy. Il n'en avait ni les moyens, ni les compétences administratives. Ce n'est qu'en 1941 que la section anti-juive, tolérée par l'armée allemande, commencera à prendre son essor.





> Faut-il que je répète que la police d'un pays occupé
> obéit au-to-ma-ti-que-ment à la puissance occupante.
> Et dire qu'on me taxe de psittacisme !

Foutaises déjà réfutées.

*** / ***

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