Cet article signé Philippe Masson dans la dernière livraison de la Nouvelle Revue d'Histoire, comporte un § intitulé "Les impasses du III° Reich", que je livre à votre appréciation. Je cite:
" Dans sa volonté d'expansion, le III° Reich s'est heurté à une double impasse. L'absence d'une issue diplomatique pour commencer, tenant essentiellement à la volonté des Occidentaux. Phénomène quasiment unique dans l'histoire moderne et contemporaine, la guerre avec l'Allemagne s'est terminée sans négociations, sans traité de paix.. En vertu de la déclaration de Casablanca de janvier 1943, Roosevelt, avec l'assentiment final de Churchill, veut écraser le Reich pour éviter le retour des ambiguïtés de 1918. L'Allemagne doit se sentir vaincue. Le pays sera dénazifié et la caste militaire associée au régime devra disparaître.
Il ne peut être davantage question de traiter avec un membre de l'opposition. Ecrasée militairement, l'Allemagne devra être encore définitivement affaiblie et démembrée. AZ Téhéran aussi bien qu'à Yalta, Roosevelt ne manifestera aucune inquiétude à créer un énorme vide au coeur de l'Europe face à une Union soviétique victorieuse.
La seconde impasse à l'expansion du Reich concerne le blocage de la stratégie. La deuxième guerre mondiale repose sur un étrange paradoxe. Hitler, le perturbateur par excellence, a été contraint de mener un conflit généralisé qu'il n'avait pas voulu. Tout laisse à penser que le Führer ne s'est jamais fait d'illusion sur le dénouement. Le discours adressé le lendemain de la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne et de la France n'a nullement un accent triomphal mais apparait singulièrement prémonitoire:"Il n'y aura pas de nouveau 11 novembre 1918. Il ne peut y avoir que la victoire ou l'anéantissement."
Fin de citation. |