Michel Boisbouvier essaye de nous faire croire que Vichy aurait volontairement fait en sorte que le nombre de juifs déportés soit réduit de façon à les sauver, tout aussi volontairement.
Que faut il retenir de cela ?
Que Vichy ait voulu du bien aux Juifs est absolument contredit par les faits. Les lois raciales et l'action de Vichy dans l'Empire démontrent le contraire.
Que Vichy, sans leur vouloir du bien, se soit quand même soucié d'eux et n'ait pas souhaité leur mort, est plus délicat a démontrer. Est-ce que Vichy savait ? Est-ce que Vichy aurait dû chercher à savoir ? Est-ce que tout ceci était dans l'inconscient ? Ce sont des questions cruciales et des réponse difficiles, il me semble. Moi je n'ai qu'une réponse morale : Vichy aurait dû chercher à savoir et est donc dans tous les cas responsable. Je crains souvent que cette question ne soit une question concernant aussi l'actualité.
Ensuite, le nombre de victimes a-t-il été effectivement réduit. A quelles situations comparer valablement ? Quelle est la base des chiffres produits ?
La situation des pays de l'Est ne me semble pas comparable. Il est clair que pour les nazis, ce n'était pas le même genre d'hommes, non ? Je pense donc que la comparaison avec la Belgique est la plus pertinente.
Pour les chiffres : comment connait-on le nombre de Juifs en Belgique et en France ? La définition des Juifs y est-elle la même ? Quelle est leur nationalité quand leur nationalité leur a été enlevée par Vichy ? Cette notion de nationalité est elle pertinente ? Ont-ils été recensés ? Avant guerre ? Pendant ? Après ?
Enfin, s'il y a eu effectivement des gens "sauvés", est-ce l'effet de la volonté de Vichy ? Un effet involontaire de sa politique ? L'effet d'autres facteurs ?
Je suis intimement persuadé que ce "sauvetage" éventuel est un effet involontaire dû à la volonté de Vichy de ne pas brusquer sa population et donc un retard dans les déportations qui aurait été sans effets si la guerre s'était prolongée. Donc les véritables sauveurs seraient d'une part ceux qui montrent leur réticence et ensuite ceux qui débarquent en Normandie et en Provence ou qui résistent. Mais je ne peux pas exclure qu'à Vichy on ait eu des états d'âme et que là aussi certains freinent, conscients d'avoir été trop loin.
Bref, il y aurait certainement un livre intéressant à écrire si ce livre n'avait pas d'autres objectifs que de chercher à savoir.
Or Michel Boisbouvier, si c'est bien lui qui écrit ici

, nous dit "Mon but ? Rendre son honneur au Maréchal et aussi à Laval"
Amicalement
Jacques