Sur la prétendue erreur stratégique Alliée, j'avoue rester dubitatif tant la question fut tarvaillée en amont par l'état-major d'Eisenhower.
deux postulats de base :
1) Les Alliés à la fin 1942, ne disposaient pas des forces nécessaires pour attaquer d'un seul coup toute l'Afrique du Nord française (le Maghreb : Maroc, Algérie, Tunisie).
2) L'opération ne peut réussir qu'en contrôlant les ports donnant sur l'Atlantique.
Le syllogisme est donc clair, on doit prendre le Maroc, éventuellement l'Algérie occidentale, le reste est hors de portée des moyens, sauf à courir un risque inconsidéré (l'US Army ne connaît pas la guerre, c'est le premier débarquement).
Une autre stratégie était possible si les français n'avaient pas résisté, mais c'était tenter un pari risqué (et qui aurait échoué vu ce qui s'est effectivement passé).
Eisenhower, stratège de grande classe, a donc résolu le problème de la moins mauvaise des manières, en étendant au maximum des capacités aériennes, navales et logistiques le front du débarquement, et en prévoyant dès le début des opérations ultérieures de "poussée" le long de la côte plein Est (débarquement de Bougie, de Tabarka, etc....) jusqu'à Tunis et Bizerte.
Et c'est là que le facteur lié à la résistance française entre en scène, ces opérations furent contrecarrées par eux, tandis que l'Axe avait "champ libre" en Tunisie. la "course de vitesse" s'est déroulée dans des conditions totalement déséquilibrées...
Ajoutons à cela la piètre qualité des unités Alliées, et l'on se rendra compte que la prudence d'Eisenhower était parfaitement fondée.
En revanche, les Alliés parvinrent à contenir la tête de pont dans un périmètre si étroit, que le sort de l'Afrique était joué dans tous les cas : ils prennent les débouchés des dorsales orientales et Medjez-el-Bab.
Donc au lieu d'une "bourde", voyons plutôt une excellente opération au regard du contexte et des moyens engagés...
CM qui voit toujours la bouteille "à moitié pleine" ;-)))) |