page 274 : Autre exemple de ces pertes réduites de la première phase de la guerre : à El Alamein, la 1re BFL qui avait reçu de Montgomery la mission de diversion d'enlever l'Himelmat, abandonne l'engagement apres avoir déploré 23 tués (dont le lieutenant-colonel Amilakvari) et 100 blessés. Ce désengagement subit n'est pas pour rien dans la disgrâce qui va désormais frapper la DFL

page 277 : En Provence les pertes sont également [comme en Italie] très lourdes : les cinq jours de combats de la prise de Toulon (aout 1944) coutent 229 morts et 700 blessés à la DFL.

Evident, non, 10 fois moins de morts, les FFL n'étaient qu'un instrument politique très peu actif ...

Sauf qu'encore une fois il oublie de comparer ce qui est comparable et que les pertes d'une division pléthorique de 15 807 hommes sont en 5 jours de combats, assez normalement supérieures aux pertes d'une brigade d'environs 3000 hommes (6 318/2) sur une journée.

9 morts /1000 combattants par jour à l'Himelmat et "seulement" 3 morts /1000 combattants par jour à Toulon !

Mais j'arrive ensuite, page 278, sur un tableau tout à fait pertinent qui nous indique le %tage de Français libres morts sur toute la durée de la guerre en fonction de leur année d'engagement.

12,4% des volontaires de 40 sont morts, 7,6% de ceux de 1941, 3,8% pour ceux de 1942 et 2,4% pour ceux de 1943.

Jean-François Muracciole ne semble pas y voir de quoi douter de ses affirmations précédentes. Pourtant si ceux de 40 sont morts en bien plus grande proportion, il n'y a que deux explications possibles. Soit ils ont été beaucoup plus exposés que les engagés plus tardifs lors des campagnes qu'ils ont fait ensembles, et je me demande bien pourquoi, soit ils sont morts dans les même proportions voir un peu moins grace à leur expérience.

Si je retiens qu'ils ont encouru les mêmes risques aux mêmes périodes avec les mêmes conséquences, je peux donc dire que 10% des volontaires de 1940 étaient morts avant 1943 et qu'il en mourra encore 2.4% après, tout comme les FL de 1943.

Dans les combats de la France libre que Muracciolle qualifie de peu couteuse en vies humaines, les FFL ont donc eu 10% de pertes en 3 ans, et pour le reste, sur un peu plus d'un an, qualifié de retour des hécatombes de la Grande Guerre, 2.4% de pertes.

Ou ramené à l'année, environs 3% avant 1943 et 2% après.

Ha je sens comme un malaise !
Jacques

(Notons que la classe mobilisée en 1914 avait eu 29,2% de morts sur la durée de la guerre. Un sur trois !)

(Et notons également des comparaisons avec les pertes de l'armée de Vichy tout à fait douteuses puisqu'encore une fois en valeur absolue. Trois mille morts dans les combats contre les alliés, non, c'est rien pour plus de deux cent mille hommes et ce n'est pas comparable à 1000 morts sur à peine vingt mille FFL)