Lors de ma rencontre avec Jacques Baynac, nous avions évoqué la possible arrestation de Daniel Cordier jamais évoquée qui fait l'objet d'un sous-chapitre sensible. Le chercheur m'avait rappelé qu'il en avait communiqué la teneur D. Cordier bien avant publication*.
Tout récemment, l'historien m'en a reparlé en 4 points:
1° Il n'a pas publié ce sous chapitre sans l'avoir auparavant soumis à Cordier plus d'un an avant la parution et en lui garantissant par écrit de modifier le texte de ce passage en fonction de ses remarques et apports. Il n'a rien objecté et pas répondu (voir p. 773, note 1).
2° Il appuyé ce sous chapitre sur une demi douzaine de documents officiels britanniques parlant de cette arrestation (le 14 juin, disent-ils) et, de plus, sur des témoignages précis et concordants ou de travaux, notamment ceux de François-Yves Guillin, établissant que Moulin est rentré à Lyon le mardi 15 juin 1943, ce qui interdit une rencontre Cordier-Moulin le soir du lundi 14, comme Cordier le prétend.
3° Que la présence de Cordier à Lyon le 14 juin au soir est contredite par le débriefing de Tony De Graaff, le secrétaire de Moulin, qui affirme avoir vu Cordier à Paris, le lundi 14 juin en fin d'après-midi.
4° Il a conclu ce sous chapitre en disant que puisque Cordier n'a jamais parlé de cette arrestation : on doit lui faire confiance. (p 778)
Bien cordialement.
RC
* Dans la note 1 de la page 773 de Présumé Jean Moulin, Jacques Baynac écrit: D. Cordier à qui ce sous-chapitre fut communiqué les 8 octobre et 7 novembre 2005, n'a ni répondu ni donné suite à nos demandes de commentaires et à nos offres réitérées de rectifications éventuelles.
L'historien conclut le sous-chapitre par ces mots:
Au final, malgré les contradictions entre les déclarations d'Antoine de Graaff et de Daniel Cordier, en dépit des mentions qui figurent dans le rapport Flora et les archives du SOE, et sans tenir compte des lettres de Laure Moulin, on doit faire confiance à Daniel Cordier qui n'a jamais parlé d'une telle arrestation. |