Une bonne plume dans la tradition pamphlétaire française - le genre ne recrute pas trop en ces temps ultra politiquement korrekt -, mais un vrai manque de discernement politique. (L'affect plus que la tête !) Ses avocats lui ont évité le peloton à la libération. Il est vrai qu'il n'a pas trahi au sens juridique. (je ne retrouve plus le N° de l'article de loi: 75 ?) Après avoir écrit dans Le Canard Enchaîné , sa rédaction rompt avec ce collaborateur régulier dans les jours suivant le 6 février '34, date de son engagement très à droite qui le mènera à Gringoire jusqu'en '43. Condamné à mort, il est gracié par le Connétable (de Gaulle) après une vigoureuse campagne en faveur de sa grâce menée par François Mauriac, dit Saint-François des Assises. (un joli surnom.) Il est vrai qu'aucune forme d'"intelligence avec l'ennemi" - et donc de trahison - n'a pu être prouvée par l'accusation. Si Henri Béraud était violemment anglophobe et très à droite, il n'était pas pro-nazi pour autant. Les biographes et les historiens ayant abordé son cas avec soin sont d'accord sur ce point.
RC
PS: A aussi écrit Ce que j'ai vu à Berlin en '26 et Ce que j'ai vu à Rome (sur le fascisme) en '29. |