Bonjour,
Comme leurs compatriotes, la plupart des scientifiques se sont "accommodés" de la présence de l'occupant allemand. Quelques-uns ont choisi la voie de l'exil; d'autres se sont mis délibérément au service de l'occupant; une minorité s'est engagé dans la Résistance.
Les premières "victimes" des années noires furent les scientifiques exclus des administrations publiques en vertu de tout l'arsenal de lois d'exception visant à apurer l'appareil d'Etat :
- La loi du 17 juillet 1940 concernant l'accès aux emplois dans les administrations publiques (Art.1. - Nul ne peut être employé dans les administrations de l'État, des départements, communes et établissements publics s'il ne possède la nationalité française, à titre originaire, comme étant né de père français.)
- La loi du 22 juillet 1940 relative à la révision des naturalisations (Art.1. - Il sera procédé à la révision de toutes les acquisitions de nationalité française intervenues depuis la promulgation de la loi du 10 août 1927 sur la nationalité...)
- La loi du 13 août 1940 relative à la dissolution des sociétés secrètes et qui impose aux fonctionnaires de déclarer sur l'honneur leur non appartenance à l'une des organisations ... Sont particulièrement visés les francs-maçons.
- Le statut des Juifs du 3 octobre 1940 *
- La loi du 11 octobre 1940 qui interdit le recrutement des femmes mariées dans la fonction publique et met à la retraite d'office les femmes de plus de 50 ans.
Les conséquences de cette épuration qui touchent sévèrement le monde scientifique.
Sur les 1.500 scientifiques exerçant dans les universités et les grandes écoles de l'enseignement supérieur, 13 % seront révoqués:
- 126 Juifs,
- 40 opposants politiques,
- 27 francs-maçons,
- 14 femmes.
Les autres, comme tout fonctionnaire, prêteront serment de fidélité à Pétain et à la Révolution nationale.
Bien cordialement,
Francis.
* [
Pour faire plaisir à François §;-)) ] : publiée au JOEF du 18 octobre 1940.