Chers abonnés,
Mon prochain livre portera sur Mers el-Kébir (3 juillet 1940) et, bien que j’aborde là pour la première fois (mise à part la biographie de Hitler, Grasset, 1999) un sujet rebattu, son traitement menace d’être encore moins convenu que d’habitude.
Car le principe de Renouvin, d’étudier les questions internationales simultanément dans tous les pays concernés, a été ici plus négligé encore que sur d’autres chapitres de la Seconde Guerre mondiale, avec une excuse cependant : ces pays sont nombreux et pas tous faciles à discerner. Ces dix à douze minutes de canonnade contre une flotte impuissante retentissent non seulement en France et en Grande-Bretagne, ce qu’on disait, et aux Etats-Unis, ce qu’on entrevoyait, mais en Allemagne et en URSS, dont elle précipitent l’affrontement, moins d’un an plus tard, scellant par là le sort de la guerre elle-même. Le Japon, également, n’est point inattentif.
Les discussions juridiques sur l’armistice, pour savoir s'il protégeait ou non la flotte française d’une mainmise allemande, et si Churchill avait raison de penser que non, seront certes rappelées, mais relativisées.
Pour l’instant je n’ai guère abordé la question sur le site, mais plutôt sur son forum (
), et l’endroit où vous pouvez trouver le plus de réflexions pertinentes sur la Toile, outre le site très ouvert de l’association des victimes (
), est l’excellent forum « Le monde en guerre » (
). Mais en avant-première de mon ouvrage on peut lire ce que j’écrivais sur le sujet en 1993 sous le titre « Oran : canonnade contre Halifax » dans Churchill et les Français en 1993, et supputer si ces lignes ont, ou non, bien vieilli :
Le livre de Mietek Pemper La route vers la liberté, en partie traduit (de l’allemand) et entièrement préfacé par votre serviteur, arrive en librairie le 30 mars. En ces temps où on montre facilement les patrons du doigt sous le seul angle de leur rémunération, pour ne pas avoir à s’interroger sur la réforme ou la révolution d’une économie mondiale frappée de folie paralysante, il n’est peut-être pas inutile de connaître de l’intérieur, et mieux que par les épures bien pensantes du film de Spielberg, l’obscur combat d’Oskar Schindler pour soustraire aux chambres à gaz 1200 personnes.
La mise en ligne de mes ouvrages va son bonhomme de chemin :
-du livre De Gaulle et l’Algérie (hélas indisponible chez Plon, mais j’ai récupéré et peux envoyer des exemplaires) j’ai extrait le chapitre sur l’affaire Si Salah :
-de Qui a tué Georges Mandel ?, les pages sur l’éviction de Laval, sous le titre « Un tout nouveau 13 décembre 1940 » :
Toujours à propos de Vichy et dans le prolongement du travail sur Mandel, le forum du site vient de me faire prendre conscience d’une manipulation de Robert Aron (1954), docilement répercutée par Jäckel, Paxton et Burrin ! Et enfin réfutée, mais sans écho suffisant à ce jour, dans la thèse de Barbara Lambauer sur Abetz :
. Les ministres vichyssois, du moins les principaux, ont bel et bien décidé d’un ralliement à l’Axe sous la forme d’une participation « limitée » à sa guerre, en deux réunions tenues le 11 janvier 1942, et il n’a tenu qu’à Hitler (comme après Montoire) de ne pas donner suite. Mais entendons-nous bien : l’intérêt de mettre cela en lumière aujourd’hui n’est pas d’enfoncer un clou de plus dans le cercueil de Pétain, mais bien plutôt d’en appeler à une vision enfin historique de cette guerre, qui en examine les enjeux jour après jour. En ce janvier la victoire est en
core loin et les difficultés nouvelles de Hitler du côté américain et soviétique incitent logiquement un Vichy à bout de souffle et de nerfs à desserrer la pression de l’Axe par de menus services.
Une autre leçon importante est qu’il faut relativiser les luttes de pouvoirs entre les dignitaires nazis et mesurer à quel point, sous la direction ferme et bien informée du dictateur, l’unité d’action primait sur la dispersion des efforts. Ainsi, les analyses erronées des auteurs susdits postulaient que l’ambassadeur Abetz trompait grossièrement son gouvernement sur les vues de celui de Vichy. Bien piètre planète que celle qui aurait tremblé devant les entreprises d’un régime aussi peu capable de se faire obéir !
Justement, un livre vient de paraître sur les lectures de Hitler, et de relever à quel point il révérait Kant : belle ouverture pour un approfondissement… que l’auteur laisse à d’autres !
Enfin, la rubrique « blabla », faite d’extraits de forums et de blogs, a accueilli une réflexion sur la difficile cohabitation de l’antinazisme et de l’antistalinisme (à propos de Klaus Mann et d’André Suarès) et une autre sur la réalité de la « trahison » de tout ou partie de la direction SS (Schellenberg, Wolff, … Himmler ?) à la fin de la guerre.
De nouvelles informations devraient suivre de peu, concernant de futures parutions, et la réaction pour l’instant décevante du ministère des Affaires étrangères à mes critiques sur le dossier d’accompagnement de l’Appel du 18 juin au patrimoine de l’UNESCO.
A très bientôt donc
Fdelpla
PS.- La société SFR s’obstine à bloquer le fonctionnement normal de l’adresse fdelpla@club-internet.fr. Je ne suis donc joignable, à l’heure qu’il est, que par francoisdelpla@sfr.fr .
Si la lettre s'affiche mal, vous pouvez la retrouver sur le site :