Bonsoir,
C'est de Gaulle qui a raison... avant tout de dénoncer l'armistice, non seulement de contemporaine façon mais dans les débats d'après guerre. Quelles que soient les bonnes raisons, classiques, d'arrêter le combat, on n'est précisément pas dans du classique ...
Les tumultueux et interminables débats sur la portée et les conséquences d'un armistice calamiteux ne sont effectivement pas près de s'éteindre. Les conditions "généreuses" étaient telles que l'Etat français s'engageait, bon gré mal gré, dans l'engrenage de la collaboration et de sa participation dans la "Solution finale".
Pour rester dans le contexte des rafles, l'Etat français était obsédé par la reconnaissance de la souveraineté française à l'ensemble du territoire . Pour en imposer le respect aux Allemands, Laval, représenté par Bousquet, négocia l'organisation pratique des rafles: l'exécution des rafles, les déportations, l'administration et la garde des camps [*] .... ce, par les seules forces de gendarmerie et de police françaises avec les résultats que l'on sait et la grande satisfaction des Allemands.
Helmut Knochen, responsable de la Gestapo en France, déclarait lors de son procès en septembre 1954 :
Ce n'est pas avec les 2.000 agents dont je disposais que j'aurais pu tenir la France entière. C'est parce que la police, la gendarmerie et la justice française m'ont aidé que j'ai pu accomplir la tâche qui m'avait été fixée.
Pouvait-il en être autrement ? L'exemple du Danemark qui protégea les Juifs contre vents et marées porte à réfléchir.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Il est souvent écrit que les camps comme celui de Drancy étaient sous administration allemande. Il n'en fut rien ! Jusqu'en juillet 1943, l'administration et la garde des camps étaient exclusivement française. Ensuite jusqu'à la Libération, la garde extérieure, celle des convois des déportés notamment resta du ressort des Français.