Bonsoir,
J'écrivais à tort que Speidel ne mentionnait pas la chute d'un V1 près du Quartier général. Il en fut bien question dans son livre " We defended Normandy" publié à Londres en 1951.
Ci-dessous, l'extrait tel que le rapporte Alan Bullock, " Hitler, tome 2 - L'apogée et la chute" (...) le 7 juin, il convoqua Rundstedt et Rommel pour une conférence à Margival, près de Soissons.
La rencontre eut lieu dans un état-major de campagne. installé en 1940 en prévision de Seelöwe. Hitler avait pris l'avion pour Metz puis traversé la France en voiture. Le général Speidel trouva Hitler épuisé par le manque de sommeil, jouant nerveusement avec ses lunettes et un assortiment de crayons de couleur qu'il tenait entre les doigts. Lui seul était assis, vautré sur une chaise. Les maréchaux restaient debout.
Le Führer était de fort mauvaise humeur. Il attribuait le débarquement allié aux erreurs de la défense. Rommel rendit compte des difficultés de la situation, encore accrues par les ordres formels de ne pas céder un pouce de terrain ; sans l'écouter, Hitler se lança dans un monologue sur les armes V qui, déclarait-il, forceraient la décision. Rommel ne put lui faire comprendre les dangers que couraient la Wehrmacht. Hitler « parlait, parlait, parlait. » des « masses de chasseurs à réaction » allaient reprendre aux Alliés la suprématie aérienne; la situation militaire en Italie et sur le front de l'Est était stabilisée, d'un jour à l'autre, la Grande. Bretagne allait s'écrouler sous les V-1 Après ces flots de paroles, Rommel fit un dernier effort pour inciter Hitler à mettre fin au conflit devant la situation désespérée où se trouvait l' Allemagne. Mais le Feldmarschall s'entendit répondre : « ne vous inquiétez pas du cours futur de la guerre. Occupez-vous de défendre votre front ».
Speidel rapporte qu'au déjeuner, Hitler fit goûter son plat de riz et de légumes avant d'y toucher. Deux S. S. en armes restèrent derrière lui pendant tout le repas et un choix de pilules et de médicaments était rangé devant lui. Hitler repartit le soir même pour Berchtesgaden sans s'être approché du front; l'un de ses V-l précipita son départ en explosant près du Quartier général.
Avec mes excuses et bien cordialement,
Francis. |