***Au lendemain de l’invasion de la Pologne, la déclaration de guerre franco-britannique prend Hitler au dépourvu, ce dernier ne prévoyant un conflit avec les deux puissances qu’en 1944-45.***


Bien au contraire, tout indique que dès le lendemain de Munich Hitler reconvertit son attitude diplomatique pour aboutir méthodiquement, en moins d'un an, à la guerre qui va lui permettre d'appliquer à la France le traitement expéditif annoncé dans Mein Kampf.

Elle et la Grande-Bretagne ne peuvent que déclarer la guerre après qu'il les a provoquées par son invasion brutale de la Pologne. Et le faire dans de mauvaises conditions de préparation car d'une part elles n'avaient pas vu venir un déchaînement aussi rapide et résolu, d'autre part, dans cette éventualité estimée improbable, elles pensaient acquis un soutien soviétique. Le 3 septembre, quand il se fait déclarer la guerre après deux jours de révélatrices tergiversations, Hitler est à la manoeuvre dans un plan dessiné par lui, et nullement pris au dépourvu.

Pour comble, les auteurs prennent au sérieux l'idée que Hitler n'escomptait pas une guerre européenne avant 1944-45. Je suppose qu'il faut voir là un écho de ce qu'il dit lors de la réunion "Hossbach" du 5 novembre 37, puis à Mussolini pour le décider à signer le "pacte d'acier", en mai 39. De mémoire, je crois qu'il est alors question de "1943, 45 au plus tard". Mais surtout, Hitler n'a pas pour règle constante d'annoncer ses intentions réelles, ni à ses généraux, ni à Mussolini, et dans les deux cas l'intention de rassurer est évidente : il veut développer tranquillement sa marche vers la guerre en faisant croire à des gens qui pourraient s'en alarmer que ce n'est pas pour tout de suite.

Et comme ni la Wehrmacht, ni le gouvernement fasciste ne sont d'un silence rigoureux vis-à-vis des futurs ennemis, c'est aussi une façon d'intoxiquer ceux-ci.

Il semble que les toxines agissent encore sur les auteurs du dossier, et c'est bien décevant.