Les qualités que tu mentionnes sont réelles, et appréciables ô combien. Je remarquerai cependant qu'elles ne doivent pas empêcher, quand il y a lieu, un regard critique.
Le travail d'IK sur Hitler est un précieux instrument de travail. Je lui accorde un peu le même statut qu'à celui de Hilberg sur le génocide : une somme incontournable, des présupposés discutables et à bien des égards dépassés. Ce qui veut dire qu'ils ont eu à un moment leur pertinence, ont fait bouger des choses. IK a montré la voie de la sortie du fonctionnalisme en remettant Hitler au centre du processus, mais il s'est, dans bien des cas, arrêté en route.
Les recherches récentes d'Edouard Husson, par exemple (mais on pourrait aussi citer d'Almeida, Ingrao et bien d'autres), s'affranchissent largement du maître tout en reconnaissant sa place (et en étant, du moins dans le cas d'Husson, parrainées avec bienveillance par le patriarche de Sheffield !).
J'aurai aussi un mot à dire sur la question financière (fil ci-contre sur "Le choix de la défaite"). |