Les forteresses alpines - La Suisse et la guerre 1933 - 1945 - forum "Livres de guerre"
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La Suisse et la guerre 1933 - 1945 / Werner Rings

 

Les forteresses alpines de Christian Favre le mardi 01 juillet 2008 à 09h38

Werner Rings donne une bonne explication du concept de défense basé sur ce que l'on a appelé "Le Réduit". Avant le début de la guerre, Guisan avait engagé des négociations secrètes avec la France. La raison en était la prise en considération du contournement de la ligne Maginot par le sud et donc par la Suisse du côté de Bâle. Churchill lui-même avait envisagé cette possibilité, il y a d'ailleurs consacré une visite. Il fallait donc un accord entre la France et la Suisse au cas où les Allemands auraient adopté cette option. La France avait tout intérêt à se joindre à la Suisse. Bernard Barbey qui était le chef de l'état-major du Général, a écrit à ce sujet "Aller et Retour".
Les Allemands ont su habilement utiliser cette éventualité en faisant croire à cette attaque par Bâle, ils ont simulé d'importants mouvements de troupes en prévision d'une attaque et provoquant la panique chez les habitants de Bâle qui ont fui leur ville. L'armée française du général Daille s'est laissée piégé par les Allemands et s'est retrouvée entièrement internée en Suisse, parmi elle des milliers de Polonais qui sont restés pendant toute la guerre en Suisse et qui ont participé aux travaux de construction des forteresses alpines. Les officiers polonais ont spontanément offert de joindre leurs hommes à l'armée suisse en cas d'attaque allemande. Les militaires français, suite à un accord, sont retournés en France.

Les Forteresses alpines (Réduit)

Voici tout d'abord deux adresses internet permettant de visiter quelque-uns des forts. L'armée a abandonné ce type de défense qui devient de plus en plus une destination touristique pour les passionnés...




Werner Rings La Suisse et la guerre 1933-1945

L'idée du réduit p.234

Lorsque Barbey revint, le 9 juin, de son dernier voyage en France, il trouva l'état-major de l'armée occupé par d'autres questions, particulièrement urgentes.
Il devait être mis au courant sans délai, ayant été appelé, au terme de sa mission secrète, à assumer la charge de chef d'état-major particulier du Général.
L'un des premiers jours, un officier de la section des opérations de l'état¬major général, le colonel Germann, au civil professeur de droit pénal, lui expliqua son projet concernant la «Festung Alpen», fruit de plusieurs mois d'études d'état-major.
Nous devons dire tout d'abord quelques mots de l'histoire de cette étude, si importante à cette époque pour la Suisse.
Au cours de l'automne 1939, le Général avait chargé le colonel Germann d'étudier comment la Suisse pourrait se défendre efficacement, sans recours à l'aide étrangère, contre un ennemi plus fort qu'elle. Pendant qu'il faisait préparer la convention avec la France, il voulait apprendre ce qu'il faudrait faire dans le cas où une aide militaire française ne pourrait être obtenue ou arriverait trop tard.
Le colonel Germann avait, durant les mois suivants, repris une idée stratégique vieille d'au moins 150 ans, l'avait remise sur le métier et adaptée a circonstances qui, à son avis, pourrait se produire. il s'agissait du repli de l'armée dans une «Alpenstellung» pu samment fortifiée, autrement dit de création d'un réduit.
Le mérite majeur de Germann d'avoir centré son étude méthodique sur deux idées: garder en main, quoiqu'il arrive, les atouts constitués par deux principaux passages alpestres Gothard et le Simplon, englober ouvrages fortifiés existants dans défense de ces passages, comme re parts de ce réduit alpin.
Effrayé par la percée allemande sur Somme, Germann soumit cette double idée, le 7 juin 1940, au chef de l'état major général, qui la présenta le lendemain même aux commandants des corps d'armée. Des plans concrets furent immédiatement établis sur la base de ce schéma. II y eut ainsi un plan Germann et une variante Gonard.
Il s'agissait, pour le détail, de réaliser cette idée du réduit, si connue dans la suite: raccourcir les fronts qui ne pouvaient être tenus contre un adversaire aussi puissant que le Troisième Reich ; concentrer le gros de forces dans le massif central des Alpes, derrière les bastions constitués par les fortifications de Sargans, du Gothard et des St Maurice ; verrouiller tous les passages alpestres stratégiquement importants, particulièrement utiles aux forces de l’Axe ; transformer graduellement les positions en montagne en une seule position géante, destinée à conserver le plus longtemps possible une armée capable de se battre et un Conseil fédéral indépendant.
La haute montagne favorisait l'armée qui était maîtresse des hauteurs. Les armes lourdes motorisées de l'ennemi ne pouvaient y pénétrer. Les montagnes ne se laisseraient pas conquérir avec des blindés. Les bombardiers ne pourraient pas y déchaîner une guerre-éclair comme en Pologne et en France. Les parois et les gorges, la neige et la glace, les glaciers et les avalanches étaient de puissants alliés. Un réduit alpin, approvisionné en réserves et en munitions pour des années, défendu avec acharnement, ne pourrait être conquis par une armée étrangère qu'au prix de lourds sacrifices.
Autant l'idée était simple et convain¬cante, autant les questions qui exigeaient une décision rapide étaient délicates.
Quelles régions devaient être comprises dans le réduit?
Le plan Germann recommandait la création d'un noyau central fortement réduit, autour du Gothard et du Lôtschberg, sans les fortifications de Sargans. La variante Gonard prévoyait un territoire plus étendu, comprenant les trois fortifications. Le Général se prononça pour cette variante.
Des questions de tactique se posaient : Quel devait être le contour des zones de résistance ? Où devaient être les points de d’appui ? Comment les troupes devaient-elles être regroupées ?
Et il y avait aussi la question du temps de répit dont on disposerait. Aurait-on le temps d’aménager le réduit, de la développer ? Pourrait-on, en temps utile, retirer les unités armées se trouvant sur le plateau et les faire occuper leurs positions dans le réduit? Il faudrait une année jusqu'à ce que le réduit soit en quelque sorte en état de résister. En attendant, les portes de Thoune et de Lucerne resteraient ouvertes à une armée étrangère. Le Troisième Reich demeurerait-il spectateur de cet état de choses?
Il y avait enfin l'aspect humain, psychologique du problème: le retrait de l'armée dans le massif alpin sign en cas de guerre, que les régioll ment peuplées, la majeure 1m pays et toutes les villes seraient évacuées presque sans combats. Les trois quarts de la population civile devraient être abandonnés à leur sort. Les soldats devraient laisser leurs familles sans protection aux mains de l'ennemi. Le potentiel économique du pays devrait être sacrifié, si possible anéanti.
La population aurait-elle encore la force de pratiquer la guérilla?
Dans un mémoire daté du 12 juillet, le général Guisan informait officiellement le Conseil fédéral qu'il avait décidé d'organiser la défense du pays «suivant un nouveau principe». Il exposait le plan Gonard, expliquait la stratégie du réduit qui devait déterminer la conception stratégique de l'armée jusqu'en 1944, et énumérait les mesures à prendre.
Il ajoutait que l'Allemagne, après la débâcle française, pourrait être tentée d'exercer sur la Suisse une pression économique, politique et peut-être militaire pour avoir en main les voies de communications à travers les Alpes.
Il écrivait textuellement : « Ainsi, les exigences allemandes pourraient, tôt ou tard, devenir telles qu’elles seraient inconciliables avec notre indépendance et notre honneur national. La Suisse ne parviendra à échapper à la menace d’une attaque allemande directe que si le haut commandement allemand, dans ses calculs, considère qu'une guerre contre nous serait longue et coûteuse, qu'elle ranimerait, inutilement et dangereusement, un foyer de lutte au centre de l'Europe et gênerait l'exécution de ses plans.»
Il proclamait pour finir: «Dès lors, l'objet principal et le principe de notre défense nationale sont de démontrer à nos voisins que cette guerre serait une entreprise longue et coûteuse. Si nous devons être entraînés dans la lutte, il s'agira de vendre notre peau aussi cher que possible. »
Ces propos traduisaient littéralement les idées des trois officiers, Ernst, Waibel et Hausamann, qui, ignorant ce que serait le comportement du Général, se conjuraient précisément en ces jours.
La décision du Général soulevait cependant une question pressante: l'armée et la population devaient être renseignées sur la nouvelle stratégie, mais sans que les plans militaires fussent divulgués
.

C'est pourquoi Guisan tint son discours sur la prairie du Rütli. Ce sera la suite.

Cordialement et bonne journée

cf

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