Bonsoir,
J'ignore s'il faut ranger la religion parmi les sciences humaines mais je présume que tout historien est imprégné d'une belle dose de spiritualité chrétienne pour appréhender au mieux l'ambiguïté des positions de l'Eglise sous le régime de Vichy.
Ce qu'il faut comprendre, me semble-t-il, dans l'exergue du livre de Michèle Cointet, c'est l'importance de la dimension religieuse dans l'attitude de l'Eglise sous Vichy. L'Eglise est restée attachée à des convictions d'ordre spirituel comme, par exemple, le salut des âmes ou la propagation du message évangélique.
De nombreux prêtres, nous le savons, ont rejoint la Résistance. On ne peut ignorer que certains rejoignaient le maquis non pour des motifs politiques mais tout simplement comme pasteurs ou missionnaires soucieux du salut des âmes et, à cette fin chargés de propager le message évangélique d'une Eglise miséricordieuse. Cette mystique de l'apostolat n'entache en rien leur action. Ces religieux partageaient le sort des résistants et couraient les mêmes risques mais pour des finalités différentes. Il est piquant de relever que des évêques condamnaient la Résistance tout en recommandant au clergé de s'y engager sauf dans les maquis FTP d'obédience communiste malgré l'insistance de ces derniers.
*** Derrière un solide conformisme pétainiste l'Eglise de France [...] a poussé les plus purs des siens à porter de hauts témoignages spirituels et a poursuivi, en choisissant le camp qui lui offrait le plus d'opportunités d'action et de développement, la seule mission qui lui importe: l'apostolat du monde qui n'a pas encore reconnu la parole de Dieu. *** (Michèle Cointet).
Bien cordialement,
Francis. |