Dans le livre d'entretiens accordés par Jean-Pierre Melville à Rui Nogueira, le réalisateur explique comment il a ramé pour parvenir à tourner dans des conditions très dures Le Silence de la mer au lendemain de la Libération; les syndicats des métiers du film, alors largement dominés-phagocytés par le PCF, lui ont mis toutes sortes de bâtons dans la manivelle de sa caméra. C'est au prix de batailles éprouvantes qu'il eut gain de cause, mais le PCF lui en a toujours voulu après car Melville refusait de plier aux exigences syndicales. (Son engagement gaulliste pendant la seconde guerre mondiale n'est sans doute pas pour rien dans les bagarres avec le PCF et ses relais dans un cinéma lourd, académique et hiérarchisé contre lequel vont se lancer Truffaut, Chabrol, Godard, Rohmer,...)
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