Bonsoir,

Je lis toujours Brossat avec intérêt, mais là je trouve qu'il erre dans les grandes largeurs. Je me méfie dès que quelqu'un dit que l'historien doit renoncer à la vérité et que celle-ci est relative (on l'a dit tant et plus à propos des débuts du gaullisme). Elle est, point. Autre chose est de savoir si elle est connaissable, et avec quel degré de probabilité ou d'incertitude. Mais elle est, incontestablement, et elle est une. Le même événement ne saurait s'être déroulé de deux façons différentes... ou plus !

En titrant "une vérité (au singulier), des interprétations (au pluriel)", il m'avait semblé que Brossat n'avait rien suggéré d'autre.
(...) force est bien d'admettre qu'il n'existe pas de Vérité du Pacte, seulement des interprétations, écrit Alain Brossat. ("Vérité" avec un V majuscule). Par ailleurs, il faut situer l'article de Brossat dans le contexte général du livre "A l'Est, la mémoire retrouvée". Le collectif d'auteurs/historiens y analyse, avec leurs sensibilités nationales propres, le rôle de la mémoire collective et les rapports entre histoire et mémoire. A cet égard, les trois grandes parties du livre sont révélatrices : mémoire effacée, mémoire manipulée et mémoire disputée. [*]

Bien cordialement,
Francis.

[*] Ayant relu quelques chapitres, le livre mérite le détours malgré les quelques rides prises au fil des ans. J'm'en va donc l'inscrire au catalogue de LdG.