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| | J'ai débarqué le 6 juin 1944 / Gwenn-Aël BolloréEn réponse à -11 -10 -9* -8 -7 -6 -5 -4 -3* -2 -1* "...de fermer la porte aux Israélites ..." de Laurent Laloup le mardi 13 mai 2008 à 23h02
De Boislambert raconte comment il se cru obligé de fermer la porte aux Israélites lorsqu'il mis sur pied la Mission militaire française de liaison administrative (MMLA) chargée d'administrer les territoires libérés. Il ne s'agit pas là d'une obstruction à l'entrée dans la France libre, car cela se déroule fin 43.
"Mais Londres ne suffit pas et il me faut chercher à Alger où il y a, évidemment, un beaucoup plus vaste réservoir d'hommes. Me voilà chez le Troquer, commissaire à la Guerre, qui m'accueille à sa façon sèche mais avec beaucoup de confiance et de sympathie, sentiments qui ne se démentiront pas au cours de la longue période où nous allons avoir des contacts fréquents.
Le ministre me conseille de voir le général Leyer à qui j'explique en détail — dans la mesure où il me laisse parler et où cela l'intéresse — le sens de ma mission.
Pour Leyer, militaire à courte vue, tout officier qui n'est pas de carrière est nécessairement de deuxième ordre : ce qu'il aura à faire sera mal fait. Il me le laisse entendre avec une insistance à laquelle je suis bien obligé de répondre sur le même ton. Leyer est de ces militaires qui ne tolèrent pas le fait que, pendant la campagne de France, les officiers de réserve se sont bien battus et souvent plus et mieux que les professionnels. De plus je sens une obstruction systématique. Leyer est « Armée d'Afrique » et anti-F.F.L., autant qu'il est possible de l'être.
Quoi qu'il en soit, je repars vers Londres avec des promesses et sans grandes illusions.
Quelque temps plus tard, on m'annonce que près de deux cents officiers affectés à la mission de liaison quittent Alger à bord d'un navire en partance pour l'Angleterre.
A l'annonce de leur arrivée à Falmouth, j'envoie naturellement Renouard et Fernandez les accueillir. Coup de téléphone de Fernandez, manifestement dans un état de fureur concentrée :
« Mon colonel (j'ai pris du galon), les officiers d'Afrique du Nord viennent d'arriver. Ils sont tous juifs !
— Accueillez-les avec amitié. Qui est l'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé ?
-Le colonel Brunschwig .
— Amenez-le-moi!»
Je connais de réputation Brunschwig, qui a fait en 1914-1918 une guerre héroïque et est « Gueule cassée ». Je l'accueille avec affection. Nous sommes cependant dans une situation difficile. On sait que Vichy, les Allemands et, bien entendu, toute l'armée dite d'Afrique du Nord, accusent de Gaulle d'être presque exclusivement entouré de francs-maçons et de Juifs. Le geste de Leyer marque bien cet état d'esprit. Pas question de ne pas accueillir à bras ouverts ces officiers qui vont d'ailleurs aller au combat de façon magnifique. Il faut seulement que nous fermions, dans toute la mesure du possible, le recrutement aux Israélites pour noyer dans le nombre ceux qui viennent d'arriver. Et tout le monde s'entraidant, nous y arriverons facilement.
Mais l'essentiel de la mission n'est pas de se former pour le plaisir de le faire, et il faut parvenir à se substituer complètement à ce que les Alliés envisagent. J'ai multiplié les contacts avec mes amis dans les états-majors alliés. Le colonel Brunschwig, qui a de nombreuses et excellentes relations aux U.S.A. m'aide grandement. ..."
Cordialement
Laurent |
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