En m'écorchant de contrition les genoux sur un sol couvert de débris de verre (mais sans cyanure, ce serait un péché... mortel !), mains jointes, tête baissée, corde au cou, rouge au front et cendres sur la tête, je confesse avoir laissé un argument sans réponse : si la capsule-ampoule a pu tenir inaperçue, dans la bouche, au cours du déplacement en voiture et de la scène finale, c'est qu'elle a pu le faire pendant toute la période pendant laquelle Himmler a été connu et surveillé comme tel, soit environ 9h (l'argument que j'ai appelé "1=9").
J'y reviens non pour accabler l'interlocuteur (j'ai déjà dit que j'estimais sa ténacité et trouvais utile sa contradiction, même s'il complique inutilement les choses, et tarit sans doute d'autres interventions utiles, par son ton et son vocabulaire) : c'est le type même de l'argument péremptoire et essentialiste; il est à mettre sur le même plan que l'étui vide considéré comme une preuve absolue que l'autre ampoule est dans la bouche et ne peut être ailleurs, un lien que rien n'établit... sauf ce qu'il s'agit de démontrer !
Au camp de Selvester, il y a de la décontraction, de la conversation à bâtons rompus, une bouche alimentée de substances dures et observée en permanence.
Dans la voiture, nous ne savons strictement rien de ce qui se dit ou s'observe.
A l'arrivée, tout se passe en quelques minutes, il n'est pas dit et guère concevable que Himmler mange, ni qu'il parle autrement que par quelques monosyllabes (il refuse d'abord de se déshabiller -et c'est à peu près tout. En quels termes, on ne sait pas, ni même si ce n'est pas seulement par gestes; en tout cas il n'y pas là matière à de longs discours -et l'idée d'observer la bouche de l'extérieur ne semble venir à personne).
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