Puisque l'actualité éditoriale nous propose des bouquins consacrés à la fin de la guerre d'Algérie, je souhaiterais savoir quel fut l'engagement réel de Roger Nimier auprès des représentants de l'organisation clandestine en métropole.
On a dit et écrit qu'il avait caché des agents (certains parlent d'armes et de fonds dérobés lors de braquages) envoyés par Sergent dans les placards de chez Gallimard, ce qui est tout de même étonnant: une maison plutôt de centre-gauche, tendance humaniste mais sceptique avec un Paulhan ou un Camus et là-dedans Nimier qui aurait pris le risque de planquer des gens recherchés...Mmmm... Qu'ils aient comploté et joué des tours pendables aux "grandes personnes" avec Blondin et Roland Laudenbach, responsable des éditions de la Table Ronde qui étaient alors il est vrai marquées à droite, est très possible, mais plus loin, ça me semble un peu gros ! Ses biographes glissent un peu vite sur ces semaines tendues durant lesquelles les explosions de plastic rythmaient la vie des Français et des Algériens. Nimier étaient alors "dégagé " (en dépression ?) des affaires du monde et même de la littérature - il n'écrivait presque plus - pour prendre part à un combat dont il devait bien sentir l'inutilité et la violence gratuite... ou alors, c'est justement cette forme de désespoir qui aurait pu le séduire...? Peut-être... Marc Dambre son avisé biographe nous apprend qu'il se déclara solidaire avec les officiers putschistes, mais de là à passer à l'action directe...

Si vous avez des infos et des textes sérieux, je suis intéressé.

Note : Roger Nimier s'est tué sur la route le 28 septembre 1962.

Merci et
amicalement,

René Claude