Tous les Français patriotes, même si les droits de l'homme et la démocratie ne sont pas leur tasse de thé et qu'ils détestent en Robespierre le révolutionnaire, lui gardent un reste de tendresse pour avoir su mobiliser la nation à l'heure d'un de ses plus grands périls.
Les marxistes, pour d'autres raisons, il n'a rien pour les enchanter : trop bourgeois.
Mais il connaît son heure de gloire posthume sans mélange avec Staline, grâce à sa facilité à faire tomber les têtes. Et patriculièrement chez les communistes français puisqu'il permet de naturaliser la violence extrême des événements d'URSS en se persuadant qu'ils peuvent déboucher sur un mieux (mais l'analogie est idiote puisque la terreur de 1794 est une bluette à côté des grandes purges).
Je pense depuis un petit moment que c'est un des grands facteurs du déclin auquel nous avons assisté depuis trente ans. On prétend faire un socialisme démocratique aux couleurs de la France, mais Robespierre reste un dieu.
En toute logique cependant, parmi les historiens, Albert Soboul, communiste grand teint, se sauve en tant qu'intellectuel en prenant petit à petit des distances énormes avec le culte de l'Incorruptible. |