...la tombe des explications à base de lecture des documents au pied de la lettre !


***En ce qui me concerne, j'ignore si Mandel a été supprimé dans le cadre d'une manipulation hitlérienne. Pourquoi pas, après tout, puisqu'il est livré à un service d'ordre sanguinaire alors que personne ne le réclame. La thèse d'une réaction à chaud de miliciens isolés ne tient également pas la route. Quant au concept d'une vengeance du meurtre de Philippe Henriot, je n'y crois pas. La vengeance s'était déjà produite***

Donc tu conviens du néant de la version classique... mais tu restes dans le vide puisque tu ne consens pas à la remplacer par une "manipulation hitlérienne" comme si c'était une pure spéculation, non documentée.

Or elle est reliée au Führer par une ficelle en forme de câble, la menace d'une offrande à la Milice des prisonniers Blum et Reynaud, suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de Pétain et de Laval.

Tu penses qu'Abetz, Ribbentrop ou Himmler étaient gens à trouver ça tout seuls et à passer à l'action sans en référer au chef ?

Autant le cas de Zay est passionnant, pour une discussion de forum, car il n'y a pas de lien avec Berchtesgaden, ou plutôt un tout petit minable, ce milicien qui prétend que les Allemands "l'ont réclamé" (serait-ce un jeu de mots ? on comprend dans le contexte "réclamé le bonhomme" alors que ce pourrait être "réclamé l'assassinat" ??), donc c'est la porte ouverte à des joutes exigeantes entre les fanas du "pas de document pas d'événement" et d'autres qui pensent que les explications des documents sont douteuses quand elles sont foireuses et qu'il faut creuser plus avant...

...autant l'inscription du sort de Mandel dans un chantage hitlérien ultra-classique coule de source(s). Elle colle non seulement avec sa technique de base -jouer de sa propre violence pour rassurer les gens sur leur sort à condition qu'ils restent dans les clous-, mais avec son idéologie (antisémite) et sa connaissance minutieuse des affaires françaises, permettant un jeu diabolique avec la conscience des gens (Pétain en bisbille personnelle et notoire avec Mandel, donc Pétain d'autant plus sali par le meurtre qu'au fond il l'a un peu réclamé, et d'autant plus gêné pour protester : il laisse Laval se mettre en avant pour gueuler contre les Boches, un comble !).

Décidément le nazisme est un cadeau pour l'historien. Les choses sont souvent beaucoup plus claires et expliquables que dans les autres affaires humaines, combats étriqués entre louches médiocrités. Encore faut-il consentir à suivre les pistes.