Depuis que Joseph Darnand a été nommé, au mois de janvier 1944, secrétaire général au Maintien de l'ordre, et que les Renseignements généraux ont été confiés à Jean Degans, Paul Touvier dispose, à Lyon, de pouvoirs relativement étendus. Dans cette capitale de la Résistance qu'est la métropole rhodanienne, le rôle de la Milice est important. Il s'agit, ni plus ni moins, de démanteler les réseaux de résistance et d'utiliser, pour cela, tous les renseignements qui peuvent être glanés çà et là. C'est un travail de police. Et c'est sans se poser de questions, et sans tenir compte de l'hostilité naissante des Lyonnais, que les miliciens traquent des compatriotes. Il arrivera que certains résistants soient arrêtés par des miliciens accompagnés d'Allemands, voire livrés à eux et déportés, mais cela, bien souvent, à l'insu des chefs du moment.Bien cordialement,
Plusieurs miliciens, et Touvier en tête, s'avèrent plus anticommunistes qu'antirésistants. Cette attitude, bien sûr, est vivement critiquée par les Allemands. Ceux-ci savent pertinemment que les prisons de la Milice ont été regroupées dans le collège des jésuites et placées sous l'autorité de Touvier. Que les prisonniers puissent recevoir des visites et soient traités correctement, passe. Que de jeunes garçons compromis dans des affaires de résistance non criminelles soient relâchés, passe encore. Mais la Gestapo n'admet pas le régime préférentiel qui semble être accordé aux détenus membres de l'Armée secrète.
Depuis le mois de janvier 1944, les Allemands multiplient les représailles (22 fusillés le 11 janvier à Lyon, 13 le 6 mai à Cours, 21 le 12 juin à Dagnieux, 28 1e 17 juin à Saint-Didier-de-Formans). Le 28 juin, Philippe Henriot est assassiné à Paris. Les Allemands, furieux, pressent les chefs miliciens d'accentuer leur rigueur.
Les Allemands exigent du chef régional de Bourmont 30 exécutions. Il demande les prisonniers à Touvier, Celui-ci prendra sur lui de n'en donner que 7, et cela, non pas aux Allemands comme il a été dit, mais au chef régional de la Milice, Victor de Bourmont. Ces prisonniers seront fusillés par des francs-gardes au matin du 29 juin, à Rillieux près de Lyon.
Quelques semaines plus tard ce sera l'horreur de Saint-Genis-Laval. Le 20 août 1944, cent dix prisonniers, dont six femmes, sont extraits de leurs cellules du fort Montluc, la prison de la Gestapo, et rassemblés dans la cour.
Un convoi de véhicules les conduit dans le fort désaffecté de Saint-Genis-Laval. Parqués dans l'ancienne maison du gardien, ils sont abattus à la mitraillette. Plusieurs Français de la Gestapo participent à cette exécution sommaire.
Ce massacre inquiète Paul Touvier. Les Allemands ont besoin de nouveaux otages pour appliquer la loi du talion. La Gestapo risque, d'un jour à l'autre, de venir chercher les quarante-deux prisonniers de la rue Saint-Hélène. Quelques jours plus tard, sur les conseils de l'abbé Vautherin, aumônier de la Milice, les détenus sont libérés les uns après les autres.
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1 | ![]() | weismann de André Drevon 03 mai 2008 14h38 |
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