Malheureusement, pas grand-chose.
L'auditeur (fasciné) que j'étais enfant n'a gardé comme souvenir que des faits triviaux, comme ceux qu'il a consigné dans son carnet de guerre, où il n'évoque jamais la guerre en elle-même (le jour de sa capture par les anglais à Madagascar, il a écrit : "les Anglais sont arrivés au village. Ils ont été très chic"). A l'écouter, tout cela avait été une bonne partie de rigolade entre copains. D'où ma surprise d'apprendre qu'il appartenait au BCRA.
De ces états de service, je sais qu'il est recruté par le BCRA à Londres et rejoint la DGER (ou DGEL ?) à Paris en octobre 44. Mais en mai 45, il est à nouveau à Londres (non mentionné dans ces états de service mais c'est là qu'un ami lui écrit, sous couvert de celle qui allait devenir ma grand-mère, une anglaise).
Il a une formation de radio, un brevet de parachutiste, était caporal dans l'armée de l'air avant son passage aux FFL. Il possédait l'insigne des FAFL, et une collection du "Courrier de l'Air" remontant à 41-42.
Ce qui me pousse à me poser des questions est une "discussion" que nous avons eu quelques temps avant sa mort, à un moment où il lui été parfois difficile de se rappeler qui j'étais exactement, et où il se posait la question (plus à lui-même qu'à moi) de savoir si les gens qu'il avait tué le méritait vraiment. Il avait ajouté qu'on lui en avait donné l'ordre, mais que ce n'était pas des Allemands.
Sa phrase suggérait plus l'assassinat que le combat "à la régulière". Elle colle également mieux avec ce que j'imagine être le boulot d'un agent du BCRA. Mais pas avec celle de mon grand-père.
Cordialement |