J'ai beaucoup apprécié ce documentaire, à propos duquel on peut déceler à l'occasion l'influence de François Delpla. L'exposé était pertinent, et prouve une fois de plus que Daniel Costelle conserve le sens de la formule.
Si certaines insinuations quant à la pédophilie (fantaisiste) ou l'homosexualité (improbable), voire la scatologie (imaginaire) de Hitler peuvent paraître plus que surprenantes, elles ne sauraient remettre en cause l'ensemble de ces 70 minutes de documentaire dont la conclusion est remarquable de justesse.
Je ne m'étais jamais vraiment aperçu à quel point l'aveuglement d'Eva Braun incarnait celui de l'Allemagne, voire celui du monde au-delà des frontières du Reich. J'ai toujours vu cette jeune femme comme un élément du décor de la vie intime du Führer, et non comme une preuve du magnétisme hitlérien sur l'ensemble du peuple, y compris jusque dans la commission des crimes les plus abjects du national-socialisme.
A cette recherche historique de qualité s'ajoutent bien sûr les images - déroutantes - de la vie privée d'un dictateur conspirateur et génocidaire. Cette fois, Hitler oublie le hurlement rauque des meetings politiques pour s'exprimer normalement, et sort de l'univers du noir et blanc pour se retrouver dans l'Agfacolor. Utile moyen de se rappeler que la Sec... Deuxième Guerre Mondiale relève encore de l'actualité, et non des déjà assez jaunies photos de famille.
Bref, une réussite - quoi qu'en dise, ce qui me navre assez, le journaliste de Télérama. Mention spéciale à la bande musicale, qui reprend entre autres l'ouverture de L'Or du Rhin de Richard Wagner - déjà utilisée par Terrence Malik pour son film Le Nouveau Monde (subtile coïncidence). Le recours à ces thèmes wagnériens ne relève assurément pas du hasard : Adolf Hitler était un grand admirateur de Wagner, qui correspondait assez à ses tendances mégalomaniaques et pompières.
Me paierai le DVD, tiens... |