Un peu d'emphase, oui, j'aime ton euphémisme.
On n'est pas un monstre quand on met temporairement sa sensibilité en veilleuse, rien que pour survivre.
Relis "Les croix de boix" de Roland Dorgelès, tu y verras des hommes ordinaires qui vont jusqu'au combat à la baionnette, simplement parce qu'ils n'ont pas le choix. En face, c'est le Boche qui veut les tuer, derrière, c'est la prévôté et le conseil de guerre.
Et qui se partagent ensuite le butin récolté dans la tranchée boche. Ensuite, vient le vaguemestre qui distribue le courrier, et là, la sensibilité revient, ils peuvent avoir le coeur brisé par une épouse volage ou une fiancée frivole.
Je cite, volontairement, une oeuvre ancienne et bien connue, mais les mêmes comportements se sont toujours répétés dans tous les conflits. |