La difficile tâche d'historien de la Résistance - Présumé Jean Moulin - forum "Livres de guerre"
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Présumé Jean Moulin / Jacques Baynac

En réponse à -1*

La difficile tâche d'historien de la Résistance de Francis Deleu le dimanche 20 mai 2007 à 16h00

Bonjour,

Quelques temps après la publication du tome II de la monumentale "Histoire de la Résistance en France" - soit en 1970 ou 1971 - Henri Noguères accorda un long entretien à Jean Dumont.
A propos de Caluire :

Jean Dumont : Où en est-on à cet égard ? Le résistant Hardy, un moment soupçonné d'être à l'origine de ce coup de filet de la Gestapo, a été deux fois acquitté.

Henri Noguères : Je suis arrière-petits-fils, petit-fils, fils de magistrats, J'ai beaucoup de respect pour ce qu'on appelle l'autorité de la chose jugée. En plus, si je n'avais pas ce respect, de toute façon il me serait imposé par la loi. Par conséquent, pour moi, Hardy est hors de cause.

Jean Dumont : Encore que Laure Moulin, dans la biographie qu'elle consacre à son frère, ne paraisse pas vraiment convaincue de l'innocence de Hardy.

Henri Noguères : Elle ne le dit pas, mais le laisse sous-­entendre en effet, de façon transparente.
Au point où j'en suis de mon travail sur le tome III, je n'ai pas encore, person­nellement, traité l'affaire Hardy. Lorsque je la traiterai, je tiendrai compte, comme je viens de le faire, de la chose jugée. Mais je tiendrai compte de ce qui a pu être imprimé sans provoquer de réactions et je tiendrai compte aussi des explications complémentaires que Hardy pourra nous donner, parce que vous avez vu comment nous procédons dans la rédaction de cette
Histoire de la Résistance. Chaque fois que nous avons le sentiment qu'il y a, sur un point intéressant, des contradic­tions, des divergences de vue, une oppo­sition, nous nous efforçons de donner la parole aux différentes tendances et aux gens qui ont des points de vue contradic­toires à exprimer. Et si j'ai voulu être accompagné de deux camarades qui me soient associés, c'est surtout pour les avoir comme contrôleurs permanents de l'objectivité de mon travail. Marcel Degliame était communiste à l'époque et n'a rien renié de ses convictions; Jean-­Louis Vigier a toujours appartenu à une droite libérale, intelligente; moi j'étais socialiste et le suis toujours, Je n'ai pas voulu écrire seul une Histoire de la Résis­tance. Elle aurait peut-être été identique à celle que je fais paraître mais on aurait dit que c'était une Histoire socialiste de la Résistance. Tandis que, par notre asso­ciation, il y a double contrôle de mon travail.

Pour l'affaire Hardy, ce contrôle s'exer­cera d'autant mieux que Marcel Degliame était à Lyon à ce moment-là, remplissant des fonctions nationales importantes, et qu'il a vécu de très près les rendez-vous qui ont précédé l'arrestation, comme ceux qui ont suivi. C'est un hasard, un accident, s'il n'a pas été arrêté alors et il aura un témoi­gnage personnel à apporter, qui sera peut-être l'élément inédit le plus important que nous donnerons sur cette affaire. D'autant qu'à la suite d'un concours de circons­tances - lui-même ne se l'explique pas totalement - il n'a pas été entendu au procès.


Jean Dumont : Vous savez que certains laissent aussi entendre qu'il y a peut-être eu, dans cette affaire de Caluire, un règlement de comptes dépassant la personnalité de Hardy. Un célèbre chef de réseau me disait récem­ment avoir reçu une lettre méritant consi­dération, où le transfert de Jean Moulin en Allemagne était raconté d'une manière toute différente de ce qui était jusqu'ici admis.

Henri Noguères : Sur les faits eux-mêmes, on peut tout laisser entendre. Mais nous, nous ne lais­serons rien entendre. Nous ne sommes pas là pour cela. Si les gens veulent prendre la responsabilité d'émettre une opinion et si l'on peut imprimer cette opinion sans que cela aille trop à l'encontre de la chose jugée et si, d'autre part, des gens qui ont une opinion inverse peuvent l'exprimer aussi, nous nous efforcerons d'apporter ces matériaux au lecteur et à l'histoire. Mais qu'on adopte dans l'affaire Hardy et dans l'affaire de Caluire ce qui a été la thèse de l'accusation, que je ne puis d'ailleurs retenir puisqu'elle a été rejetée par l'ins­tance judiciaire, ou qu'on adopte intégrale­ment la thèse de Hardy, dans les deux cas on tient une explication de ce qui s'est passé qui dispense d'ajouter du mystère. Peut-être peut-on saupoudrer la vision Hardy d'éléments supplémentaires et senti­mentaux sur lesquels on s'est peu étendu , qui peuvent être des motivations de son attitude telle que lui-même la décrit et telle qu'elle a été admise par les juges. Car au fond, même si on retient entièrement ce que Hardy a dit au procès et qui lui a valu son acquittement, on a mal décelé les raisons de son comportement.
Et il reste qu'il y avait à Lyon bien d'au­tres chefs de la Résistance que les gens réunis dans la maison du Docteur Dugou­jon où fut arrêté Jean Moulin. Or, Hardy était parfaitement au courant de l'adresse des résistants qui étaient, tel Guillain de Bénouville, en d'autres lieux proches. De toute façon, il n'a pas trahi ces résistants-là.


Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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