La 1ere Cie de chars par Georges Buis : - Le chemin le plus long - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies


Le site de la Compagnie de chars de la France Libre
 
 
 
 Modérateur du livre
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre


Et les autres livres cités


La description de ce livre

Le chemin le plus long / Pierre Quillet et 70 anciens

 

La 1ere Cie de chars par Georges Buis : de Laurent Laloup le samedi 07 avril 2007 à 13h33

Bonjour,

La 1ere Cie de chars par Georges Buis (et autres évocations ):

"Jean Lacouture : Le 501e régiment de chars était une unitépeu banale...
Gorges Buis : C'était un ensemble de compagnies ayant auparavant « formé corps » dans la France libre et rassemblées pour la première fois en régiment. Parmi elles, devenue lre compagnie, l'unité qui avait été « la compagnie de chars de la France libre » : affaire de Dakar, Gabon, Syrie, les trois campagnes du Western Désert. Timbre : lre compagnie, et, autour : «le général de Gaulle». Passés les enthousiasmes et les partis pris de la jeunesse, je crois encore qu'elle fut la plus belle compagnie de chars qui soit. Quand la vie en campagne et le feu font le tri, pendant trois ans, parmi des volontaires, il est évident que les cent cinquante offi­ciers, sous-officiers et chasseurs qui restent sont des gens à part, à la fois par le courage et par la connaissance du métier.
A la base de cet encadrement, une bonne dose d'étudiants passés en Angleterre dès juin 40. Par exemple Robert Galley, qui, d'hypotaupin, se retrouva 2eclasse. Avec deux ou trois de ses camarades il s'est imposé, en cours d'opération et a reçu le commandement d'une section plus vite que d'autres. Mais les autres en question étaient de fameux clients qui ont par la suite préféré servir et à l'occasion mourir dans l'anonymat des équipages de la 1re compagnie plutôt que de faire plus brillante car­rière ailleurs. Le choix était sans pitié. Dans les conditions de vie et de combat d'une unité de la France libre de cette trempe, personne n'accepte d'aller au combat sous les ordres de celui qui fut un camarade et même un subordonné, si une supériorité incontestable ne lui est pas reconnue.
C'était une unité virtuose et passionnelle, donc facile à commander quand on était du clan et reconnu. Après moi ce fut Galley. Lui présent, aucun autre n'aurait été obéi. Le commandement lui revenait même s'il était lieutenant.
Après la guerre, sans aide ni entraide — aucun de nous n'était né ancien combattant — la moyenne de « réussite » dans la vie fut exception­nelle. Ce sont des gens de décision.
Une unité typiquement « française libre ». Cela voulait dire en 1943, et cela même se gueulait, qu'elle était non miscible à beaucoup d'autres unités de la 2e DB. A Temara il en est résulté force problèmes. A travers des frictions sévères l'amalgame fut difficile, si même nous l'avons jamais réalisé vraiment, dans notre cœur. Il faut une motivation profonde à une troupe pour qu'elle supporte trois ans de vie dure et anormale. Le senti­ment-force, ce fut le mépris de ceux qui auraient pu rester dans la guerre et ne l'avaient pas fait. Mépris total. Des gens autres. C'étaient ceux-là mêmes qu'on nous demandait à présent de reconnaître pour frères. Haine aussi de la collaboration. Quand le moral baissait du fait des circonstances : vie dans le désert trop ingrate, inaction (si on se battait tous les jours à la guerre, il ne resterait personne pour la raconter), absence de courrier, il suffisait qu'un radio démerdard réussisse à capter un discours de Philippe Henriot pour que chacun se retrouve à cran et plein d'entrain à l'idée d'abattre ce salaud-là. A partir de la Tunisie chaque avance faisait mieux connaître Vichy à ces Français de 1940. La connerie ambiante les déconcertait. Ce qui se passa au sommet dans la dure algarade avec Giraud provoquée et conduite par Leclerc à Gabès (ou à Sfax) au printemps 43, se répéta à tous les échelons.
Quelque part les hommes avaient découvert la « Maréchale », chant si culcul qu'ils ont d'abord cru que c'était un faux. Quand ils sont su que c'était le vrai texte, ils l'ont monté sur un pot-pourri d'airs allant du jeune et beau Dunois jusqu'à L'Internationale en faisant une part parti­culièrement belle pour le refrain à la musique-vomissure du Tango de Mary-Lou. Un bon numéro de music-hall avec bêlements, interjections,danses. Un triomphe et des ragots. Un jour Leclerc est arrivé furieux,les moustaches hérissées : « II paraît que vous chantez la « Maréchale » ici? » « Oui, mon général. » Et le numéro s'est déroulé dans toute sa splendeur. Plus que son ignominie, c'était la bêtise de Vichy qui agressait ceux qui avaient combattu et vécu, de 1940 à 43, dans leur siècle. A Rabat,aux premiers jours de la 2e DB, ce mépris organique, étalé en quelque sorte ingénument, fut à juste titre intolérable à ceux qui plus ou moins
consentants avaient vécu Vichy."

Cordialement
Laurent

*** / ***

lue 3348 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes