La seconde partie du docu consacré à l'histoire du fascisme (en couleur) est très intéressante.
Le film soulève justement la responsabilité de Mussolini et de son Etat dans l'avènement du nazisme : Hitler avoua plusieurs fois s'être directement inspiré de la politique intérieure du duce. Comme son modèle italien, le dictateur allemand nazifia la société civile, instaura une surveillance politico-policière et prépara par la propagande tout un pays à une économie de guerre. La modernisation de l'Italie urbaine et campagnarde avait comme but ultime une auto-suffisance pour la guerre à venir. Pour Mussolini, on ne pouvait pas être patriote sans être fasciste et la guerre (d'agression) fut dès le début au centre du programme fasciste.
Dans le premier épisode, on a vu que des anciens combattants juifs furent acceptés dans les "faisceaux". Des banquiers, des représentants des professions libérales et des intellectuels adhérèrent avec enthousiasme au fascisme. (un Italien juif sur trois fut inscrit au parti.) En 1929, Mussolini reçut des représentants de la communauté auxquels il réitéra sa confiance et sa... protection. Cette situation perdura jusqu'en 1938 quand le duce édicta des lois raciales brutales qui ont surpris par leur violence et qui conduiront à la déportation vers les camps de la mort de milliers de juifs italiens durant la guerre. A partir de cette date, malgré les divergences entre Hitler et Mussolini sur l'Autriche, par exemple, on peut parler d'alignement des deux dictatures.
A un moment où des courants réviso-négationnistes trouvent des éléments positifs dans le fascisme pour le réhabiliter, ces précisions étaient nécessaires. Le fascisme italien fut bel et bien pour Hitler un laboratoire in vivo.
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