Faligot et Kauffer nous donnent une toute autre version (sans de Gaulle, mais avec les Britanniques...) :
« Le Grand Mufti (...) est parvenu à regagner la Suisse.
Cette fois, le Grand Mufti a mal calculé. Après mûre réflexion, les autorités helvétiques décident de le remettre aux Français.
Voici Hadj Amine aux mains des Alliés. Son destin est-il enfin scellé? Va-t-on le traduire devant le tribunal international de Nuremberg pour son alliance inconditionnelle avec le nazisme, son incitation à la haine raciale et aux crimes les plus odieux ? Eh bien, non ! Au grand dam de la Yougoslavie titiste qui réclame à cor et à cri la condamnation du chef des SS musulmans qui ont dévasté son sol, les démocraties – – choisissent de passer l'éponge...
(...)
Et la raison d'une telle mansuétude est évidente : les Britanniques, aux prises avec une situation presque intenable créée par leur propre politique et par la Seconde Guerre mondiale au Proche-Orient, préfèrent éviter tout risque de déflagration en Palestine. Peu soucieux d'agitation dans leurs colonies du Maghreb, les Français ne les ont pas contredits.
Fier de son étonnante baraka, El-Husseini est alors interné, puis assigné à résidence à Rambouillet. Cet hôte forcé de la République française y reçoit de nombreux émissaires des mouvements nationalises du proche-orient.
(...)
Le 28 mai 1946, Hadj Amine quitte subrepticement son domicile officiel, la villa « Les Roses », tandis qu'un de ses collaborateurs, déguisé en « Grand Mufti », sert de leurre. Le lendemain, c'est vêtu à l'occidentale et muni du passeport de Marouf el-Dawalabi – le futur premier ministre syrien - , qu'il prend place à bord d'un appareil de la TWA.(...)
Rocambolesque, cette « évasion » arrange à la fois la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis. A court terme, du moins.... »
Mais ce n'est qu'une version...
Laurent |