Je crois que des historiens non-italiens qui abordent le fascisme ont l'avantage procuré par la distance géographique et historienne qui peut devenir un plus critique. Et puis, la Grande-Bretagne fut parmi les premiers pays à reconnaitre le nouveau régime; on sait que les classes dirigeantes anglaises virent la prise du pouvoir par Mussolini plutôt d'un bon œil, voire avec entousiasme contre les mouvements socialiste et communiste qui les effrayaient. La citation de l'éditorial du Times sur la "virilité du fascisme" au lendemain de la marche sur Rome est parlante. Les chercheurs britanniques actuels peuvent travailler sur l'histoire des mentalités anglaises face à la montée du fascisme et du nazisme durant l'entre-deux guerres. Cette distance géo-culturelle permet une approche plus directe, moins marquée des contentieux nationaux mémoire/histoire. (Si on prend la guerre d'Algérie, selon moi le meilleur docu qui lui a été consacré fut tourné par un réal. Britannique, Peter Batty, dans les années 1980. Il a traité les deux camps avec la même rigueur et sans esprit partisan.)
RC |