Voilà un exemple de critique historienne selon moi hors-sujet :
De même, Littell ne comprend pas bien le processus de décision qui mène au génocide des juifs. Contrairement à ce qu'il fait dire à l'un de ses personnages, il y a eu non pas un seul Führervernichtungsbefehl (ordre d'extermination donné par le Führer - le terme est très improbable à l'époque) mais une série de mots d'ordre successifs de radicalisation entre la mi-juillet et la mi-novembre 1941. Et ni Hitler ni Himmler n'avaient besoin d'une éminence grise inventée comme Mandelbrod pour mettre en oeuvre de façon coordonnée la Shoah. Le caractère inachevé ou approximatif est le propre d'un canular, j'en conviens. Cependant, au fur et à mesure qu'avance la lecture, on est de moins en moins indulgent pour les erreurs d'interprétation de l'auteur.
1. A ce jour, personne ne peut affirmer comment se produisait exactement la chaîne de décisions. Sinon pourquoi tant de polémiques et de contre-analyses ?
2. C'est le droit inaliénable le plus absolu du romancier d'écrire ce qu'il veut et comme il le veut.
3. Dire de ce roman que c'est un canular n'est pas digne du grand talent de Husson.
(Pourquoi les historiens sont-ils tant remontés contre le roman de Littell ? Et où sont donc les grands critiques littéraires ? Ils et elles redoutent les réactions d'historiens ? On pourrait le penser...)
Je retourne à mes lectures.
RC |