Dans différents essais consacrés aux poilus pour lesquels Pierre Miquel éprouve une réelle affection et ressent de l'empathie, l'historien revient à plusieurs reprises sur les conditions infernales dans lesquelles furent plongés les soldats français à Verdun :
Il écrit que des petits groupes de survivants, après le bombardement inhumain, se sont reconnus et se mirent à tirer... * Ils tirent simplement pour prouver qu'ils sont encore vivants ! Pierre Miquel souligne qu'il n'est plus question d'esprit national ou de sentiment patriotique dans cette situation démente; une seule chose compte, tirer pour hurler le refus de la logique du meurtre de masse inaugurée par les généraux allemands avec les industriels et très vite appliquée également chez les Français. A partir de cette date (1916), les nations en présence mobilisent tous et tout pour la guerre; la guerre devient réellement totale à Verdun. Il s'agit d'anéantir l'autre.
RC
* Même remarque chez Georges Blond dans son récit de Verdun. |