Messieurs,
je ne souhaite pas m'inviter indûment dans ce riche débat, mais je ne voudrais pas non plus que vous vous enflammiez sur la foi d'informations inexactes.
Non, Histoire & Collections n'a pas racheté Histoire de Guerre pour le tuer.
Nous allons en poursuivre la publication, bien entendu en y mettant notre personnalité propre.
Et M. Jean-Robert Gorce, que je n'ai pas l'honneur de connaître et que je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer lundi matin au tribunal de commerce de Strasbourg, n'a, je le regrette, pas entendu les mots que j'ai prononcés publiquement lors de l'audience, ce matin-là : les colonnes du magazine lui resteront ouvertes. Nous avons un noble sujet en commun (France 1940) et je serais, je l'affirme ici, très heureux que cette passion commune nous rapproche.
Sur le fond de l'affaire, je souhaite aussi indiquer à tous les lecteurs et participants de ce forum, que l'on ne rachète pas une revue comme cela, juste en sortant son chéquier comme on sortirait son revolver. Ce n'est pas un hold-up, ce n'est pas un acte de prédateur, comme l'écrit M. Thiriel, ni de vandales, comme le titre M. Delpla (dont je salue au passage l'excellent "Churchill et les Français", que j'ai lu d'une seule traite lors de sa sortie).
La société Histopresse se trouvait dans une situation à laquelle je ne puis rien. A présent, le tribunal s'est prononcé : il y a reprise d'un salarié et accord sur un montant qui servira à payer les créanciers prioritaires.
Par dessus cela, il y a aussi une loi économique à laquelle nulle entreprise ne peut déroger. A cet égard, j'abonde dans le sens de la remarque de M. René Claude.
Enfin, nous sommes dans un petit milieu, entre passionnés. La taille des entreprises n'est pas inversement proportionnelle au coeur que l'on met à la tâche. J'ai eu l'honneur de fonder Militaria Magazine il y a 22 ans et, avec ce titre et bien d'autres depuis à Histoire & Collections, nous exerçons notre métier avec une passion toujours neuve. Ni plus, ni moins que dans toutes les maisons d'édition qui ont su, comme nous, rester à échelle humaine.
A tous, j'adresse un salut cordial et déclare : Histoire de Guerre continue. |