Claude Bourdet raconte comment il a dû "cuisiner" Henri Ingrand, un cadre de Combat qui avait réussi à berner des agents du SD et à leur échapper.
Henri Ingrand reprit contact avec nous (...) et je fus chargé de m'occuper de lui. (...) Avec la pénurie de responsables de premier plan dont nous souffrions, il était impossible de se passer de ses services sans un examen sérieux. (...) Les interrogatoires et contre-interrogatoires auxquels (...) je le soumis, ne lui étaient pas spécialement agréables, et notre gêne égalait son agacement. Mais il fallait en passer par là.
Après ces interrogatoires très sérieux et poussés et une série de vérifications de son emploi du temps récent, il fut convaincu que Ingrand était "blanc" et disponible pour une nouvelle mission pour le mouvement.
Ces mesures sont remarquables et on peut s'étonner qu'elles n'aient pas été appliquées avec une telle rigueur efficace à René Hardy après son "aveu mensonger" à Bénouville...
(Claude Bourdet ne s'attarde d'ailleurs pas sur le cas Hardy. Il tentait - en 1974 - de comprendre et accordait le bénéfice du doute à son ancien camarade.)

Cordialement.

RC