Histoire, Littérature et Amitié.
Une nouveauté en parle chez Perrin pour tenter, une fois encore, de décrypter les relations entre "grognards" et "hussards" au lendemain de la Libéartion et de l'épuration. Présentation de l'essai Le soufre et le moisi - La droite littéraire après 1945 de François Dufay qui sort ces jours-ci.

Y a-t-il un deuxième acte dans la vie d'un écrivain ? A la Libération, Jacques Chardonne et Paul Morand ont pu croire que non. Placés tous les deux sur la liste noire des auteurs "collabos", démodés à l'heure de l'existentialisme, le subtil romancier du couple et l'ancien prince des années folles devaient, à soixante ans passés, repartir de zéro.
Pour reconquérir leur statut perdu, ces deux brillants has-been que tout opposait ont noué une étonnante amitié d'automne, un véritable pacte de survie. Divine surprise : ils vont trouver un soutien inespéré chez les fringants écrivains de droite apparus dans les années 50, qu'on appelle les "hussards". Non sans panache, Roger Nimier, Antoine Blondin, Michel Déon, Jacques Laurent et François Nourissier - et aussi Bernard Frank, Jean-Louis Bory, Matthieu Galey ... - vont remettre à l'honneur les deux grognards infréquentables, nouant avec eux des rapports quasi filiaux, d'autant plus surprenants dans le cas de Frank et de Galey que Chardonne et surtout Morand n'ont pas renoncé à cultiver les pires préjugés anisémites ou homophobes.

On n'a pas fini d'en parler... En vain ?

RC