Bonsoir,
Le temps est à l'inquisition littéraire et historique qui accompagne le retour à un illusoire "ordre moral" réclamé par celles et ceux qui craignent les effets de la critique libre sur la pensée anémiée. L'histoire des hommes ne s'est pas faite en respectant les usages de la bienséance petite-bourgeoise qui a pris les traits mous du discours politiquement correct, dernier paravent derrière lequel se cachent les petits censeurs qui ont si peur d'être confrontés à ce qui les trouble secrètement. Malraux a écrit quelque part que le XXe siècle était un camion hérissé de fusils lancé à pleine vitesse. C'est cette image fulgurante qui m'a donné envie de comprendre l'histoire de mon siècle, car je me sens du XXe siècle. Et pour cela, il faut aller sur le terrain de l'ennemi pour mieux en saisir les méthodes et la tactique, au lieu de rouspéter, calés bien au chaud dans ses certitudes.
Ce que craint secrètement l'inquisiteur de la pensée unique, c'est de découvrir en lui ce qu'il cherche à faire avouer à son ennemi. Heureusement que nos modernes bourreaux n'ont plus le pouvoir de passer à la question physiquement les auteurs et les journalistes qui les inquiètent ou leur déplaisent...!
On réclame des lois, des amendements, on agite la menace de procès, on dénonce, on trahit, on simplifie et on nie ce qui dérange. Curieux procédé... Car quand on se sent certain de ses positions personnelles morales et politiques (compris ici dans le sens de l'intérêt et du bien-être général et non dans celui, réducteur et ennuyeux de la politique politicienne), on ne craint pas de se confronter à des discours extrêmistes, qu'il s'agisse des ultras de la collaboration d'hier ou des néo-fascistes d'aujourd'hui. Ou alors, c'est que l'on ne se sent pas très sûr de ses propres positions...
On en vient à exiger plus de censure, davantage de lois et des descentes de police dans le discours des chercheurs et des écrivains, tout cela au nom de la...liberté, en espérant ainsi conjurer la part d'ombre, au lieu de la comprendre !
Je suis persuadé qu'il faut lire et étudier Drieu, Céline Brasillach, Maurras, Bainville, Venner, etc, car autrement on laisse le terrain à ceux qui veulent en faire des martyrs.
Amicalement,
René Claude |