Le rapport Jäger - Le nazisme des origines à 1945 - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Le nazisme des origines à 1945 / Enrique León et Jean-Paul Scot

En réponse à
-1La conférence de Wannsee (2) de Francis Deleu

Le rapport Jäger de Francis Deleu le lundi 29 mai 2006 à 17h33

Bonsoir à tou(te)s,

Karl Jäger, commandant l'Einsatzkommando n°3 a reçu comme mission spéciale d'appliquer la "Solution Finale" c'est-à-dire l'éradication des Juifs sur une cible précise : la Lituanie. En terme de "management" cette mission ressemble fort à un test de "faisabilité" "grandeur nature" où il est surtout question de méthodes et de difficultés rencontrées.
Rappelons que les Einsatzgruppen sont sous l'autorité de Heydrich.

Le rapport :

Le commandant de la sécurité et du SD
Commandos spéciaux n°3
Affaires du Reich
Secret

Kauen, 1er Décembre 1941.

Fait en 5 exemplaires
Exemplaire n°4

Le commando EK3 est entré en action le 2 juillet 1941 pour accomplir une mission spéciale et assurer la sécurité.
Conformément à mes instructions et à mes ordres, les patriotes lituaniens ont procédé aux exécutions suivantes:
4-7-41 Kauen - Fort VII : 416 Juifs, 47 Juives 463
6-7-41 Kauen - Fort VII : Juifs : 2.514

Après avoir constitué un roulement de commandos sous les ordres du SS-Obersturmfüher Hamann et de 8 à 10 hommes fiables appartenant au commando EK3, nos hommes ont procédé aux opérations citées ci-dessous en collaboration avec les patriotes lituaniens
:

(suit plus de 6 pages détaillant le bilan des opérations, jour après jour, jusqu'au 1 décembre 1941. Au total : 137.346 victimes dont 1.064 commissaires bolcheviks, 56 partisans, 653 malades mentaux et .... 136.421 Juifs dont 55.556 femmes et 34.464 enfants).

Aujourd'hui, il m'est possible d'affirmer que le EK3 a atteint l'objectif fixé, il a résolu le problème juif en Lituanie. Il n'y a plus de Juifs dans le secteur, excepté les travailleurs juifs affectés à des tâches spéciales, soit
A Schaulen env.4.500
à Kauen : 15.000
à Vilna : 15.000

J'avais l'intention de faire liquider ces travailleurs juifs et leurs familles, mais l'administration civile (le Reichskommissar) et la Wehrmacht se sont montrés extrêmement hostiles à ce plan, en conséquence de quoi: il est interdit de fusiller ces Juifs et leurs familles !

Notre but, débarrasser la Lituanie de ces Juifs, a pu être atteint grâce à la mise en place de plusieurs vagues de commandos constitués à partir d'hommes sélectionnés et placés sous le commandement du SS-Obersturmführer Hamann; celui-ci a totalement adhéré aux objectifs fixés et a su s'y prendre pour garantir la collaboration des patriotes lituaniens et des administrations civiles compétentes.

La réalisation de ce type d'opérations a été avant tout un problème d'organisation. Toute décision visant à nettoyer un district de ces Juifs exigeait que chaque opération fût soigneusement préparée, que l'on tâtât le terrain dans le district concerné. Il a fallu rassembler les Juifs à un ou plusieurs endroits, puis, au vu du nombre, chercher un lieu adéquat pour creuser les fosses nécessaires. La distance à parcourir entre les lieux de rassemblement et les fosses était en moyenne de 4 à 5 km. Les Juifs ont été répartis en colonnes de 500 et acheminés vers les lieux d'exécution à intervalles d'au moins 2 km. Un exemple pris au hasard montrera à quel point ce travail a été difficile et éprouvant pour les nerfs:

A Rokiskis, il a fallu acheminer 3.208 personnes sur une distance de 4,5 km avant de pouvoir procéder à la liquidation. Pour venir à bout de cette tâche en l'espace de 24 heures, 60 des 80 patriotes lituaniens disponibles ont dû participer ou aider au transport, en l'occurrence, à interdire l'accès au secteur. Les hommes restant que l'on a été sans cesse obligé de relever ont abattu tout le travail avec mes hommes. Nous disposons rarement de véhicules pour ces transports. Mes hommes se sont employés à empêcher, au péril de leur vie, toutes les tentatives de fuite qui se sont produites ici ou là. Du côté de Mariampole, par exemple, trois hommes du commando ont abattu 38 fugitifs: des Juifs et des responsables communistes, dans un sentier forestier, sans qu'aucun d'eux n'en réchappe. Pour certaines opérations, les distances à parcourir aller et retour pouvaient parfois aller de 160 à 200 km. Ce n'est que grâce à des astuces et une bonne gestion du temps que nous sommes parvenus à effectuer jusqu'à 5 opérations par semaine, tout en accomplissant le travail de routine à Kauen pour que les tâches courantes ne prennent pas de retard.

A Kauen même, où nous disposions de suffisamment de patriotes assez biens entraînés, les opérations, comparées aux difficultés parfois énormes que nous avons eu à maîtriser au-dehors, peuvent être considérées comme de simples exercices.

A Kauen, tous les membres de mon commando, chefs et hommes, ont participé activement aux opérations d'envergure. Seul un fonctionnaire du service anthropométrique a été dispensé pour raison de maladie.

En ce qui concerne la mission du EK3, je considère que les opérations juives sont pratiquement terminées. On a un besoin urgent des quelques travailleurs juifs restants et je pense que nous en aurons encore besoin à la fin de l'hiver. Il faudrait, à mon avis, déjà commencer à stériliser les hommes afin d'empêcher toute procréation. Si une Juive était enceinte malgré cela, il faudrait la liquider
(...)

La conférence de Wannsee intervient un peu moins de deux mois plus tard (le 20 janvier 1942).
Je laisse à chacun le soin d'analyser ce rapport et d'imaginer l'incidence que ce texte a pu avoir sur les participants de Wannsee.... sachant que les procédés d'extermination présentent des inconvénients : effets psychologiques sur les bourreaux, difficultés de transport, impossibilité de garder secrets de tels massacres, etc.... sachant aussi que Himmler, en visite à Minsk vers le 15 août 1941, constate que la méthode n'est pas au point. A son avis, il faut rendre le processus moins voyant, plus humain (pour les bourreaux s'entend) et surtout plus expéditif.

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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