Darlan... - A mort la gueuse ! - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

A mort la gueuse ! / Gérard Boulanger

En réponse à -4 -3 -2
-1Intentionnalisme et fonctionnalisme, là aussi... de Thiriel

Darlan... de René CLAUDE le lundi 03 avril 2006 à 15h01

Bien sûr qu'il faut nuancer : chez les chefs militaires, il y a ceux qui constatent que la situation est grave et sombrent alors dans un pessimisme, passager ou non, et ceux qui espèrent, souvent depuis des années, tirer profit du désastre pour changer de régime et liquider les institutions républicaines. Les positions bougent, évoluent, les vestes seront usées à force d'être retournées...
On verra ainsi le très carriériste et très opportuniste Darlan - pourtant républicain bon teint - tergiverser, faire des déclarations fracassantes pour la poursuite du combat avant de les renier et basculer dans le camp Pétain.
Boulanger :
Dans le rapport de forces européen et bientôt mondial qui se joue à Bordeaux, une inquiétude est en effet centrale. "La question "cruciale" était celle de la flotte", note Léon Blum. Et de Gaulle de préciser : "Par-dessus tout, le sort de notre marine hantait littéralement les esprits.(...) D'une certaine manière, Hitler ne pense qu'à ça. En témoigne le compte-rendu de l'entretien qu'il a avec Mussolini à Munich le 18 juin. "Le Führer exposa en détail quel accroissement de puissance la flotte française représentait pour l'Angleterre (...) Dans certaines catégories, la capacité actuelle de la flotte britannique serait pratiquement doublée, notamment en ce qui concerne les destroyers. (...)
Pour Hitler : Un armistice ? Oui, mais la France doit impérativement conserver sa flotte. C'est LA condition. L'inquiétude est parallèle chez Winston Churchill.
Darlan est alors au centre d'un enjeu puissant, ce qui n'est pas pour lui déplaire tant son ego est imposant. G. Boulanger cite William Shirer :
"Il détenait une des clefs de la situation. S'il prenait la mer avec ses unités, les généraux ne pourraient jamais obtenir l'armistice. Hitler n'aurait plus aucun intérêt à l'accorder. Il avait déjà pratiquement conquis la France, mais il avait besoin de mettre la main sur la flotte, ou du moins la neutraliser afin que les Français ne pussent pas l'utiliser pour résister en Afrique du Nord, ou aider les Britanniques à repousser une attaque contre leurs îles." Le 12 juin, Darlan réaffirmait à un Churchill très inquiet qu'il donnera des ordres pour couler la flotte plutôt que de la livrer à Hitler. Le 13 juin, Darlan confirme sa position dans une note à Weygand. Il écrit refuser d'inclure la flotte dans l'armistice. Le 14, il dit à François d'Astier de la Vigerie vouloir se battre jusqu'au bout et s'il le faut mettre toute la flotte sous pavillon britannique.
On sait moins que depuis le 5 mai, Pétain "draguait" discrètement l'amiral en le flattant et en lui accordant sa confiance... Le 14 juin, selon Boulanger Pétain arrime l'amiral Darlan, (...), à ses visées, en lui faisant miroiter un poste mythique. "Nous sommes maintenant perdus. Alors il faut envisager la formation d'un consulat. Pourquoi, Darlan, ne seriez-vous pas Premier Consul ?" feint-il de lui proposer. (p.113) Le soir, c'est en tant que sous-secrétaire à la Guerre que Charles de Gaulle téléphone à l'amiral à la demande de Paul Reynaud. C'est une convocation à Bordeaux. Au bout du fil, Darlan est sec et de mauvaise humeur. De Gaulle :"Finalement, il obtempéra. Cependant le ton pris par Darlan découvrait de tristes perspectives." Et Boulanger d'ajouter Lesquelle perspectives, Pétain étant passé par là, ne vont pas mettre vingt-quatre heures à se concrêtiser. Le samedi 15 juin, alléché la veille par les vagues promesses pétiniennes, l'amiral Darlan immobilise la flotte pour éviter le départ de l'armée vers l'Afrique. (p. 114) Selon l'auteur, c'est la nuit du 14 au 15 juin que l'amiral fut intimement rallié à l'armistice.
Le 16 juin, Darlan refusait de donner l'ordre de transférer le gouvernement et le départ de la flotte, après avoir repoussé le transbordement des troupes en AFN la veille. Avec son dernier revirement, Darlan prive [les partisans de la continuation de la lutte depuis l'Empire] de leur ultime espoir militaire. (...) Comme si les solidarités coporatistes de l'état militaire prenaient brutalement le dessus sur une tradition républicaine bien ancrée.

RC

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