Dans son blog littéraire, Pierre Assouline relaie une question pertinente :
Pas un scoop, juste une question, posée avec insistance, détails à l'appui : à l'heure où tant de sous-fifres et quatrièmes couteaux français et allemands de l'Occupation ont été rattrapés longtemps après par la Justice qui les a condamnés à grand fracas médiatique, comment expliquer que Helmut Knochen soit mort récemment dans son lit ? Docteur en philosophie de l'université de Göttingen, parfaitement bilingue, colonel, patron du SD (le service de sécurité militaire de la SS), chef des polices allemandes en France occupée, organisateur de la rafle du Vel d'hiv avec René Bousquet, traqueur impitoyable de résistants, organisateur de l'assassinat de l'ancien ministre Georges Mandel... Arrêté par les Anglais dans l'Allemagne des décombres, condamné à la prison à vie pour le meurtre de deux de leurs agents, expédié en France un an après. Jugé en 1954 seulement et condamné à mort par une cour militaire. Curieusement, il n'est pas exécuté. Quatre ans plus tard, sa peine est commuée en travaux forcés en pertuité, puis discrètement ramenée à 20 ans. Bénéficie d'une remise de peine en 1962 signée du général de Gaulle. Pourquoi cette grâce ? On l'ignore. Inconnu au tribunal de Nuremberg. Condamné pour crimes de guerre et non pour crimes contre l'humanité. Pas de plainte alors qu'il est l'un des principaux artisans de la solution finale en France. Après 16 ans de prison, il sort libre à 52 ans. Il est mort recru de jours il y a dix ans dans la petite ville d'Allemagne où il s'était retiré pour y couler des jours heureux.
Oui, oui, une bonne question...
Des hypothèses ?
RC |