Pas plus qu'il n'y a de chromosome du crime, il n'y a de personnalité criminelle par essence. C'est TOUJOURS affaire de circonstances. Cependant on peut, à un certain âge, s'inscrire dans un club où le crime est une obligation de service : cas de Hitler et de Heydrich.
Pour les militaires très hauts gradés, polis par les écoles, ce sont les circonstances des affrontements qui en font conjoncturellement des criminels.
Salan et Jouhaud ont ordonné des crimes racistes à la pelle ou, ce qui revient exactement au même, sont restés à la tête de l'OAS alors qu'elle les pratiquait pour les besoins de sa stratégie (provoquer une réaction massive du FLN contre les pieds-noirs, qui aurait obligé le gouvernement français à ordonner à l'armée de les protéger, enrayant par la même le processus d'Evian -un scénario qui a réussi ailleurs, notamment en Palestine contre les accords d'Oslo). Mais une fois extraits du chaudron algérien, ils redevinrent des citoyens fréquentables et nullement dangereux.
Je crois qu'il en va de même de Manstein, pas nazi, sans doute pas raciste, mais persuadé que le patriotisme allemand imposait d'obéir à ces dirigeants et d'en passer par leurs caprices. Une logique du genre "pas d'omelette sans casser des oeufs". |