Gabriele d'Annunzio est un peu trop facilement, selon moi, catalogué comme "pré-fascsite", tout comme Nietzsche a été, à son corps défendant, transformé en père spirituel du nazisme. Comme vous le dites, le personnage est complexe, dans la droite ligne des futuristes de Marinetti qui exaltaient la vitesse, le culte du corps, la guerre, l'exploit, etc... . Le dépassement de soi,dans une sorte d'esprit chevaleresque teinté d'un certain dandysme, était permanent. Son raid aérien sur Vienne, où seuls des tracts furent lancés afin de montrer à la population que les Italiens étaient capables de frapper l'Empire en son sein, en fut la preuve. Je considère personnellement que Valerio Borghese fut son successeur spirituel (le projet de raid des nageurs de combat sur New York avait, dans l'esprit, le même but). Mais tous deux ont été taxés d'être des fascistes militants alors qu'il n'en fut rien. D'Annunzio, instigateur du terme, non galvaudé!, de "victoire mutilée" (on voit, dans le contexte bien sûr, comment les Franco-anglo-saxons tiennent leurs promesses!!), n'a jamais été le "gourou" de Mussolini et Borghese fut quant à lui emprisonné sur ordre du même homme, puisque sa conduite, durant l'intermède violent et décadent de la RSI, était à ses yeux insupportable (si vous avez le courage, lisez, en anglais, "The decima MAS and the sea devils" de Greene et Massignani), puisque Borghese avait maintenu de solides relations avec les Italiens du Sud et les Partisans de la brigade Osoppo en Vénétie Julienne, afin de préserver le pays d'un possible démantèlement et surtout de la violence des hordes titistes, soutenues et rensignées par ces chères brigades communistes dites "Garibaldi". On voit "des fascistes partout", à croire que s'ils n'existaient pas, certains, par peur de s'ennuyer, en inventeraient!