L'auteur retrace le combat aerien qui
a eut lieu pres de Bourg en Bresse entre le III/KG55 et les "Potez 631
de l'ECN 5/13 francais et des Morane MS 406 du GC 1/145" (p17), combat
au cours duquel un Heinkel 111 P2 est endommage, puis abattu par la chasse
Suisse.
Hors le GC I/145 se trouvait
stationne a Villacoublay en partance pour Dreux et etait equipe de Caudron CR
714.
Il pourrait s'agir alors d'une des
deux patrouilles du GCMP de St Symphorien d'Ozon pres de Lyon; patrouille
comprenant les derniers MS 406 disponibles au groupe. Elle a effectivement tente
l'interception du raid mais n'y est pas parvenue.
Arnaud Gillet retrace ces combats qui
se conclurent par cette victoire Suisse:
"02 06.1 III/9,1 5/13,
1A.A l'est de Cremeu (vers 8.30), les pilotes attaquent un peloton du
III/KG 55 trois-quarts avant. Le sous-lieutenant Picot (GC III/9) et les Potez
631 a la 5/13 poursuivent notamment un heinkel 11 de la 8/KG
55:
"Je poursuis et rejoins un groupe
de cinq ennemis que j'attaque par l'avant et en-dessous et plein travers
(sud-est de Vienne), arrosant a chaque degagement les deux avions qui suivent.
L'ennemi riposte faiblement, sans tirer par l'avant. A la derniere attaque par
en-dessous. L'equipier gauche du groupe de trois reste en arriere et pique
violemment en direction de Vienne. Je le suis, ainsi qu'un Potez 631, et
j'effectue encore une attaque plein arriere pendant ce piqué. L'avion ennemi
pique toujours et se dirige Nord-Est. Je l'accompagne en rase-mottes a moins de
cinquante metres jusqu'a deux ou trois kilometres au Sud du terrain de Satolas
ou je me pose a 9.15"
Effectivement l'equipage allemand
certifie avoir subi une attaque particulierement efficace par un des deux Potez
de la 5/13. En grande difficulte, l'avion perd beaucoup d'altitude et le moteur
droit ne fonctionne plus.
Le pilote survole Geneve et
alerte de ce fait le commandement de la base aerienne de la region. Au meme
moment, une patrouille simple de Messerschmitt 109 de la compagnie d'aviation
15, croisant en vol de surveillance et de barrage du saillant geographique de
Porrantruy, change de cap pour l'intercepter. Le caporal Werner Lindecker
l'attaque de quatre mille metres en amorcant son pique par un tonneau puis, dans
un long pique approche sa cible par l'arriere du bombardier et ouvre le feu de
canons d'une distance de tir d'environ cent metres. Il constate immediatement
qu'un moteur degage des flammes allongees. Le lieutenant Aschwanden surgit et
attaque aussi au canon. Le Heinkel, qui vole a ce moment a l'altitude de cinq
cents a huit cents metres, vire au sud. Et, avant que les messerschmitt ne
puissent entamer leur deuxieme passe, le pilote se pose train d'atterrissage
rentre dans une prairie proche d'Ursins, au sud du lac de Neuchatel. Les cinq
membres d'equipages sont blesses. Attires par le vacarmes des toles et l'enorme
nuage de poussiere, des militaires suisses, qui cantonnaient a trois cents
metres, arrivent sur les lieux et apercoivent les aviateurs valides extrayant de
la carlingue le mitrailleur Hans Lindner blesse a la tete par des eclats d'obus
de vingt millimetres. Il mourra le lendemain a l'hopital d'Yverdon. Le radio et
le mecanicien, legerement blesses, y feront egalement un court sejour avant
d'etre internes. Les militaires suisses dissuadent l'aviateur Schubert
d'actionner la grenade incendiaire permettant le destruction de l'avion. Mais
une balle de pistolet a erafle l'allemand a la tete."
cordialement
laurent
source: les victoires de l'aviation
de chasse francaise, tome 2, 16 mai-4 juin 1940, Arnaud
Gillet.