Belges de nulle part, Belges de partout ! - Freebelgians - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies


 
 
 
 Modérateur du livre
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre

Freebelgians / Prosper Vandenbroucke

En réponse à -4 -3 -2
-1La partition du royaume des Pays-bas en 1830 de Serge Desbois

Belges de nulle part, Belges de partout ! de Francis Deleu le jeudi 28 juillet 2005 à 18h32

Bonsoir Serge, bonsoir à tou(te)s,

A strictement parler, l'Etat belge n'existe que depuis 1830. En réalité, le territoire belge a connu, à travers les siècles, des phases de rayonnement, des heures d'effacement et surtout de longues périodes d'occupations multiples qui ont forgé un sentiment d'appartenance à une nation dont l'évolution a abouti à son indépendance.
Pour expliquer cette évolution, nous n'allons pas remonter à la préhistoire ni même à Jules César mais indiquer quelques points saillants des deux dernières occupations: la domination française sous Napoléon suivie de l'impossible amalgame hollando-belge sous Guillaume d'Orange.

S'il n'est pas contestable que les premières années du régime napoléonien - venant après les épreuves de la Convention et du Directoire - furent bien perçues, elles ne suffirent pourtant pas à rallier beaucoup de sympathie à l'égard de la France dont le despotisme impérial devint de plus en plus insupportable. Ce fut particulièrement vrai en région flamande lorsqu'il fut décrété que la seule langue officielle serait le français. Les préfets s'ingénièrent à extirper le flamand non seulement pour l'usage officiel mais aussi pour toutes les formes de la vie publique et culturelle. Cette mesure engendra un énorme ressentiment à l'égard de la France en particulier et de la francophonie en général. Les élites flamandes s'adaptèrent rapidement... et occupèrent tous les postes importants dans l'administration, l'armée, la finance.... au détriment de la population. Je suis convaincu qu'une bonne part de nos problèmes linguistiques actuels trouve son origine à cette époque.

Un autre point à souligner : la conscription !
Napoléon qui ambitionnait la maîtrise du monde, puisait inlassablement dans les réservoirs d'hommes de son pays mais aussi des pays occupés. La Belgique ne fut pas la moins épargnée. Et c'était aussi mal connaître l'esprit de fronde des Belges. Un exemple tirés des archives ! En 1813, sur les 89.267 conscrits levés dans les départements belges, 24.460 seulement furent incorporés. Et parmi ces derniers, beaucoup abandonnait le drapeau impérial dès qu'ils approchaient d'une frontière hospitalière. Revers de la médaille: une répression de plus en plus sévère s'exerça envers les réfractaires et leurs familles. L'insubordination des Belges n'en fut que plus grande.
Nos amis français comprendront un peu mieux pourquoi, dans toutes les villes belges, la victoire de Waterloo fut saluée dans l'allégresse.

Si la Belgique est libérée d'un despote, elle reste cependant subordonnée aux décisions des vainqueurs. Le Congrès de Vienne, qui s'ouvrit en septembre 1814, consacra la réunion de la Belgique à la Hollande. La victoire de Waterloo aurait pu cimenter l'union des deux pays s'ils n'avaient pas évolués si différemment depuis le XVIe siècle. Le calvinisme était devenu la religion principale des Hollandais tandis que les Belges étaient restés catholiques. Les moeurs avaient évolués selon des critères idéologiques totalement différents. L'austérité calviniste des Hollandais s'opposait à l'exubérance des Belges. Détail symptomatique : les Flamands, malgré la communauté de langue, se montrèrent les plus hostiles aux Hollandais. Encore aujourd'hui, il n'y a pratiquement aucune affinité entre les Flamands et les Hollandais.
Les maladresses de Guillaume d'Orange accentuèrent encore l'animosité des Belges. Citons l'humiliation de la fermeture des bouches de l'Escaut au seul profit des Hollandais, les rivalités commerciales... et surtout pour résumer tout cela, le fait, pour les Belges, d'être traité en citoyens de seconde zone alors qu'ils sont majoritaires. Par exemple, en 1927, les Pays-Bas comptent 15 ministres et secrétaire d'Etat parmi lesquels... seulement 3 Belges.

Tous les ingrédients pour une révolution étaient présents. Elle éclate spontanément au théâtre de la Monnaie où se donne la représentation de la Muette de Portici qui évoque le soulèvement des Napolitains contre l'oppresseur. Le refrain "Amour sacré de la patrie, rends-nous l'audace et la fierté" est repris en choeur par le public, gagne toute la ville de Bruxelles et se répand sur l'ensemble du pays. La Belgique, nation reconnue, était née.

Bien cordialement,
Francis.

PS1. Un sondage très récent indique que 86% des Belges (pourcentage quasi-identique dans chacune des régions) restent attachés à l'unité du pays.

PS2. A ma connaissance, aucun mouvement flamand ne prône un rattachement aux Pays-Bas.

PS3. "Belges de nulle part, Belges de partout": cette phrase fut prononcée, il y a peu, par une célébrité (dont j'ai oublié le nom) pour qualifier sa belgitude.

*** / ***

lue 956 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes