Du calme, du calme... - Aubrac, les faits et la calomnie - forum "Livres de guerre"
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Aubrac, les faits et la calomnie / François Delpla

En réponse à -25 -24 -23 -22 -21 -20 -19 -18 -17 -16 -15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Deux points... de Jean-Robert GORCE

Du calme, du calme... de Nicolas Bernard le vendredi 24 juin 2005 à 15h35

Sur le rendez-vous avec Moulin place Carnot, en attendant le funiculaire, Aubrac se trompe - mais son erreur démontre qu'il n'est pas un traître (eh...).

Plusieurs éléments indiquent que Serreulles n'a pas rencontré Moulin et Aubrac vers 14 h, ce 21 juin 1943 :

- le témoignage (constant) de Serreulles ;
- le fait que Serreulles devait accompagner Moulin chez le Dr. Dugoujon : son absence confirme ses dires.

Donc, Aubrac se plante. Mais il se plante d'heure.

Car Serreulles est formel : il a vu Aubrac ce 21 juin - au matin. Il le dit dans ses Mémoires (votre citation). Il le dit à L'Express en 1984 (Chauvy, p. 140).

Et Aubrac est certain d'avoir vu Serreulles. Or, pour les raisons précitées, il n'a pu le rencontrer à 14 h.

Conclusion : Aubrac l'a vu le matin du 21 juin. C'est ce que dit Serreulles. Aubrac, victime d'une confusion mémorielle bien naturelle (je souffre moi-même de tels problèmes horaires !), a situé en début d'après-midi une rencontre survenue quelques heures auparavant. Pour moi, ça se tient. C'est même la seule explication. Elle est appuyée par le témoignage de Serreulles (plutôt fiable), et divers éléments du témoignage d'Aubrac. De surcroît, rien ne s'y oppose. CQFD.

Si Aubrac est un agent nazi, alors il agit ici en abruti. Le retard de Serreulles est en effet à même de justifier - partiellement - le retard de Moulin. Prétendre au contraire qu'il a vu Serreulles vers 14 h l'amène à s'exposer aux feux de la critique, car Serreulles prétend que la rencontre a eu lieu le matin.

L'heure de la réunion, à présent...

Les historiens écrivent qu'elle était fixée à 14 h ou 14 h 30 (aucun n'apporte de justification). J'ai de bonnes raisons de penser qu'elle était prévue à 14 h 30 - compte tenu de la prudence légendaire de Moulin :

- Serreulles devait, de son propre aveu, rencontrer Moulin à 14 h, place Carnot ;
- Aubrac devait rencontrer Moulin à la même heure ;
- l'un des premiers à arriver chez Dugoujon n'est autre que le colonel Lacaze : à 14 h ;
- l'heure d'arrivée de Hardy/Aubry/Lassagne est fixée tantôt vers 14 h, tantôt vers 14 h 20.

Il est naturellement possible que la réunion ait été fixée à 14 h : en ce cas, Moulin est le premier responsable de son retard, puisqu'il fixe rendez-vous à deux de ses collègues à 14 h (les témoignages de Serreulles et Aubrac concordent sur ce point).

Si les horaires sont méconnus, les auteurs et les témoins s'accordent à penser que le trio Moulin/Aubrac/Schwartzfeld est arrivé entre 14 h 45 et 15 h, et que Barbie a déboulé quelques minutes après (peut-être dix). Et encore une fois, le retard est explicable :

- Si la réunion est fixée à 14 h, Moulin a perdu une demi-heure, plus le temps d'attente de Serreulles et de Schwartzfeld. Fais le compte.
- Si la réunion est fixée à 14 h 30, Moulin n'a qu'une demi-heure (au pire) ou un quart d'heure (au mieux) de retard, ce qui correspond grosso merdo au temps d'attente de Serreulles et de Schwartzfeld.

En d'autres termes : le retard de Moulin résulte d'une accumulation de retards (peut-être le sien, en tout cas l'erreur de Serreulles, et le retard de Schwarzfeld). Ca me paraît hyper-clair, non ?

Quant aux gestapistes, mon avis est qu'ils ont galéré dans les rues de Caluire - la France, ils connaissent moins bien que l'Allemagne ! Plusieurs filatures de René Hardy ont certes été lancées, mais faute de téléphone portable et d'une excellente coordination, Barbie a eu du mal à remonter la piste, d'autant qu'Edmée Delettraz l'a induit en erreur.

Delettraz suit en effet Hardy et Aubry. Le temps de revenir donner ses indications à Barbie, plusieurs minutes s'écoulent. Ils lui avoueront - et un tel détail, à mon sens, ne s'invente pas - qu'ils ont perdu une demi-heure. Barbie doit encore retrouver les agents restés sur Caluire, ce qui n'est pas une mince affaire. Une fois sur place, faut examiner la zone. Résultat des courses : la Gestapo est à la bourre, et grandement. Coup de bol : Moulin l'était aussi.

Enfin, dissipons tout malentendu. Tu écris : "Je n'ai pas affirmé que TOUT partait de L.A., mais que la PREMIERE à avoir lancé une accusation c'était elle, et cela dès le 22 juin. Moralité : avant de me traiter de menteur, il faut lire attentivement ce que j'écris ;-)))"

Je ne t'ai pas traité de menteur, j'ai écrit que tu te trompais. Ta thèse, c'est d'ailleurs qu'Aubrac a trahi et qu'Hardy est un bouc-émissaire : j'ai cru comprendre que Lucie Aubrac, selon tes dires, avait tenu à désigner Hardy comme étant le traître pour égarer les recherches.

Il est vrai que Lucie Aubrac a très tôt accusé Hardy. Mais elle n'est pas la première : la première, c'est Delettraz, qui alertera ses supérieurs de la trahison de René Hardy le 22 juin au matin (Cordier, La République des catacombes, p. 720). Une telle diligence, chez Delettraz - dont il est avéré, je le répète, qu'elle a tenté de prévenir les Résistants de ce qui se tramait peu avant le raid gestapiste sur la villa du Dr. Dugoujon - est une preuve irréfutable de sa sincérité, et un élément accablant pour René Hardy. Et Delettraz ne variera jamais dans ses déclarations : Hardy était le traître.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes