La Bonne, le Traître et le Résistant - Aubrac, les faits et la calomnie - forum "Livres de guerre"
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Aubrac, les faits et la calomnie / François Delpla

En réponse à -18 -17 -16 -15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Moi je veux bien de Jean-Robert GORCE

La Bonne, le Traître et le Résistant de Nicolas Bernard le jeudi 23 juin 2005 à 00h13

Moi, je veux bien tout ce qu'on veut et pourquoi pas, admettre qu'Hardy a donné Moulin. Seulement avant cela, il faudra d'abord que l'on m'apporte des arguments autres que ceux utilisés depuis quelques décennies par ses accusateurs et qui consiste à dire, en gros, "tout le désigne". Certes, mais comme sa culpabilité n'est pas prouvée, il me faut autre chose.

Faux. Sa culpabilité est surabondamment prouvée, ne serait-ce que par les documents de la Gestapo, qui le désignent comme étant le traître. L'argument selon lequel Barbie aurait sciemment trompé ses supérieurs ne résiste pas à l'analyse et se retourne même contre les partisans de la culpabilité d'Aubrac - car si Barbie bobardise, pourquoi pas Knochen s'agissant de l'évasion d'Aubrac quelques mois plus tard ?

A toutes fins utiles, il est historiquement prouvé que Knochen a maquillé la vérité. Mais une telle preuve n'a jamais été rapportée dans le cas de Barbie à propos de René Hardy...


Je veux bien admettre qu'Aubrac ou Aubry ou d'autres n'ont rien à voir avec l'arrestation de Caluire.

A mon avis, Aubrac n'a pas aidé Barbie, ni volontairement, ni involontairement. Pour Aubry, je suis moins sûr de moi - mais Aubry a été sauvagement torturé...


Seulement avant cela, il faudra m'expliquer certaines choses et notamment :
- pourquoi Aubrac "oublie-t-il" de reconnaitre qu'il a participé à la réunion préparatoire du 19 juin chez Longjaret où, selon toute vraisemblance, a été décidé le lieu de la réunion;


Peuh, facile ! :-)

J'y ai déjà répondu ici :


D'ailleurs, il me semble qu'Aubrac n'a jamais nié avoir participé à cette réunion. Là est la subtilité. Car "nier" diffère d'"oublier d'en causer dans ses Mémoires" - voir mes messages.


- pourquoi Aubrac et Moulin arrivent-il avec près d'une heure de retard chez Dugoujon, alors que Moulin était réputé comme particulièrement attentif aux horaires;

Peuh, très facile ! :-)

Le retard du trio s'explique à mon sens par une série d'événements fortuits, non par une conspiration. D'ailleurs, je vois mal en quoi votre question aboutirait à accabler un autre que Hardy.

Il est un fait que les témoignages se contredisent. Difficile également d'avoir une idée des horaires. Par exemple, la réunion est, selon les témoins et les historiens, fixée à 14 h ou à 14 h 30. Or, de telles données sont importantes pour réduire les contradictions entre les dépositions des survivants et cerner au plus près la vérité.

Rappelons également que la réunion de Caluire est préparée à la hâte, dans l'urgence, et qu'il est difficile de contacter tous ses participants dans les délais impartis. Or, cette réunion est vitale, et Moulin ne peut guère se permettre de la décommander à la dernière seconde. Il accumule certes les retards, mais il ne peut éviter de s'y rendre.

Vers 13 h 45 (heure indiquée par Lucie Aubrac), Aubrac rencontre Moulin place Carnot. Ensemble, ils se rendent en tramway à la place de la Croix-Paquet, au départ de la "ficelle". Claude Serreules devait rejoindre Aubrac et Moulin vers 14 h à cet endroit, mais il s'est trompé d'horaire et s'est rendu sur les lieux avec une heure d'avance - l'heure du RDV indiquée par Serreules dément qu'Aubrac ait rencontré Moulin à 14 h.

A 14 h, donc, Moulin et Aubrac l'attendent - premier retard. Ne le voyant pas venir, ils décident d'emprunter le funiculaire. Une fois sur place, vers 14 h 20, ils doivent encore attendre le colonel Schwarzfeld, lui-même en retard - second contre-temps. Ce fait est connu grâce à celui qui devait amener le colonel à Moulin et Aubrac, De Graaf : selon Baynac qui retranscrit le témoignage de ce dernier, ils arrivent "au plus tôt" à 14 h 35 (Baynac, Les secrets de l'affaire Jean Moulin, p. 396). Il faut encore attendre le tramway qui les déposera près de la mairie de Caluire, puis emprunter ledit tramway, marcher encore à pied. Au final, Moulin, Schwarzfeld et Aubrac arrivent chez Dugoujon sur le coup de 15 h. Ils ont perdu une heure - ou, si la réunion était prévue à 14 h 30, une demi-heure.

Si la réunion était prévue à 14 h, Moulin est lui-même partiellement responsable de son retard, puisque c'est à la même heure qu'il donne rendez-vous à Serreules. D'ailleurs, il devait voir Schwarzfeld un quart d'heure plus tard.

Si la réunion était prévue à 14 h 30, alors le retard de Moulin s'explique par l'attente vaine de Serreules (qui lui fait perdre de cinq à dix minutes) et le retard de Schwarzfeld (qui lui fait perdre de quinze à trente minutes).

En tous les cas, le retard de Moulin résulte de facteurs parfaitement explicables.

Il y a certes un détail qui cloche : Aubrac prétend avoir vu Serreules à 14 h, en compagnie de Moulin. Un tel fait est impossible, car Serreules devait faire partie de la réunion de Caluire. Si Aubrac avait vu Serreules, ce dernier les aurait accompagnés. Or, tel n'a pas été le cas. Donc, Aubrac se trompe, mais je ne m'explique pas cett erreur - au demeurant bénigne.

Note au passage. Moulin est effectivement réputé pour être attentif aux horaires. L'affirmation se retrouve partout, du discours de Malraux aux divagations de Benfredj. Mais est-ce si sûr ? Un historien a-t-il creusé cet aspect de la "méthode Moulin" ? J'ai en vérité l'impression d'avoir affaire à une affirmation gratuite devenue vérité historique à force d'être répétée. Je ne nie certes pas que Moulin ait été extrêmement prudent. Mais n'a-t-il jamais commis d'impair ?


- pourquoi Aubrac et Moulin sont-il introduits dans la salle d'attente alors que Marguerite Brossier, la domestique de Dugoujon connait Aubrac et sait parfaitement pourquoi il vient;

Peuh, encore plus facile ! :-)

Si je ne m'abuse, vous reprenez ici la trouvaille de Patrick Marnham (The death of Jean Moulin, p. 256-257). Or, ladite trouvaille me paraît constituer une question dépourvu d'intérêt.

Tout d'abord, vous écrivez que Mme Brossier connaît parfaitement Aubrac et sait d'où il vient. C'est vite dit. J'ai le sentiment que tout part d'une phrase de Lucie Aubrac : "Je la connaissais bien" (Marnham travestit le sens de cette phrase par un "We know her well", outre de déformer l'orthographe du patronyme de la bonne). Or, que Lucie connaisse bien Mme Brossier ne signifie en rien que cette dernière sache à quoi s'en tenir à propos des activités du couple Aubrac.

Un élément à prendre en compte, en effet, est le retard du trio Moulin-Aubrac-Schwarzfeld : une demi-heure ou une heure, au choix. Mme Brossier a pu penser, du fait que ces individus étaient arrivés bien après les autres, qu'il pouvait s'agir de patients ordinaires, ou qu'ils ne devaient pas nécessairement se rendre à l'étage pour la fameuse réunion.

C'est là une explication couramment admise, et je ne vois pas pourquoi il faudrait en adopter une autre - au demeurant, Marnham n'apporte aucune explication, et se contente de soulever le doute, donc de compliquer une affaire déjà complexifiée à l'extrême par tant d'autres que lui... Car si Aubrac est un agent de Barbie, il se comporte ici en abruti : le plus simple pour lui serait d'amener "Max" à l'étage, au lieu de conduire ses deux collègues dans la salle d'attente du cabinet médical. Demeurer dans la salle d'attente ne change, en ce qui le concerne lui, pas grand chose.

Autrement dit, votre question est sans pertinence.


- pourquoi Aubrac n'est-il pas transféré à Paris avec tous les autres inculpés (sauf Larat, mais là, on sait pourquoi);

De plus en plus simple, décidément...

Parce qu'il ne sera pas identifié comme étant Aubrac. Et s'agissant des mois suivants, Serge Klarsfeld a avancé une hypothèse qui me convient : Barbie ayant du s'absenter de Lyon tout l'été, il n'a pu s'occuper de ce prisonnier de valeur... Contrairement à l'allure qu'il se donnera, ce gestapiste n'est effectivement pas un génie : la manière dont il a fait évader Hardy s'inspire par exemple des méthodes initiées par l'Abwehr.

A mon tour, de vous poser une question : si la Gestapo a "retourné" Aubrac, pourquoi attend-elle des mois avant de le faire évader (si elle l'a fait évader) ? Pourquoi pas quelques jours ? Quelques semaines ? Une telle prise encadrée par un des agents de Barbie aurait pu agir à la manière d'un Multon, et ramasser quelques proies. Or, rien de tel. Warum ?


- pourquoi Aubrac, en 1997, devant la 17e chambre correctionnelle déclare : "J'ai été identifié comme Aubrac, je ne l'ai jamais caché", alors que depuis toujours, et en particulier dans ses mémoires, il a toujours affirmé l'inverse. Ca, ce n'est pas anecdotique.

Vraiment ? Il a quel âge en 1997, Aubrac ? Mais je n'ai pas ce témoignage sous les yeux, je ne peux donc formuler une réponse définitive, faute de pouvoir l'analyser.


Voila, quand on m'aura expliqué tout cela, alors peut-être reconsidèrerai-je ma position.
Pour le moment, elle est la suivante : dans l'affaire de Caluire il n'y a pas plus d'éléments pour affirmer qu'Hardy est coupable que pour certifier que tous les autres sont innocents.


Hardy a été arrêté par Barbie et a menti des années sur la réalité de cet événément capital. Et ça ne vous interpelle pas ?

Votre défaut consiste en ceci : vous compliquez un dossier qui est au fond très simple. Je n'ai pas eu à me fouler pour avancer des explications plausibles qui ne font nullement appel à une conspiration du silence... ;-)))

*** / ***

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1 Par un autre bout de françois delpla 23 juin 2005 05h38
2 Question de Jean-Robert GORCE 24 juin 2005 10h25
3 Par exemple... de Nicolas Bernard 24 juin 2005 10h40
1 Erratoume de Nicolas Bernard 23 juin 2005 19h16
1 Erratoume 2 de Nicolas Bernard 23 juin 2005 19h42
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9 Und so weiter de Nicolas Bernard 24 juin 2005 17h47
10 Oui mais non de Jean-Robert GORCE 25 juin 2005 10h55
11 Ca tombe bien... de Nicolas Bernard 25 juin 2005 13h26
8 Toute dernière précision... de Jean-Robert GORCE 24 juin 2005 16h00
9 J'avions très mal compris, désolé n/t de Nicolas Bernard 24 juin 2005 16h30
6 Encore une chose... de Jean-Robert GORCE 24 juin 2005 14h37
7 Une conclusion de Nicolas Bernard 24 juin 2005 15h39
8 Clin d'oeil du destin de françois delpla 12 sept. 2005 18h09


 

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