Le R.P. Bruckberger - L'Eglise sous Vichy - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

L'Eglise sous Vichy / Michèle Cointet

En réponse à -6 -5 -4 -3 -2
-1L'église des pragmatismes de arcole

Le R.P. Bruckberger de Francis Deleu le lundi 20 juin 2005 à 17h11

Bonsoir Arcole, bonsoir à tou(te)s,

Je ne rangerais pas le R.P. Bruckberger parmi les clercs d'une Eglise pragmatique pour ne pas dire trop souvent séduite par les "acquis" de la Révolution nationale. Bruckberger entra en résistance très tôt, dès 1940, pour devenir rapidement l'aumônier général des FFI dont il avait gagné l'estime.

Faut-il lui reprocher son amitié pour Joseph Darnand, le patron de la Milice ? Compagnons d'armes au sein des Corps-francs, qui se distinguèrent courageusement lors des combats héroïques de mai/juin 1940, les deux hommes s'y sont liés d'amitié. Quoi de plus naturel? Leurs destins se sont croisés sous le feu des Allemands. Le destin les séparera quelques mois plus tard. Peu après l'entrevue Pétain/Hitler à Montoire, Bruckberger, clairvoyant, réalise que le régime de Vichy s'engage dans la voie de la collaboration. Il passe dans la Résistance. Bruckberger y nouera d'autres amitiés ... avec Albert Camus par exemple.
Darnand hésitera pour finalement choisir la voie de la collaboration par fidélité au Maréchal Pétain "le grand soldat qui lui avait montré la voie à suivre, celle de l'obéissance au plus ancien dans le grade le plus élevé". On ne soulignera jamais assez la calamité que fut Pétain pour nombre de patriotes sincères qui furent dévoyés par le discours de Pétain.

Le procès de Darnand ! Le père Bruckberger est fidèle en amitié. Il se présentera spontanément à la barre des témoins non pas pour prendre la défense du patron de la Milice mais pour dresser le portrait psychologique d'un homme qu'il connaît bien. Pour résumer l'opinion de Bruckberger: Darnand était de ceux, qui contrairement à beaucoup d'autres, s'est engagé de bonne foi, "floué" (*) par le Maréchal, pour une cause qu'il croyait la bonne.

La pensée de Bruckberger s'éclaircit trois années plus tard lors du procès et de la condamnation à mort de Bassompierre, l'un des responsables de la Milice et ancien de la "Charlemagne". Alors que les passions se sont apaisées, alors que les magistrats sont les mêmes que ceux qui jugeaient déjà sous Vichy, alors que le président Vincent Auriol rejette la demande en grâce,... le R.P. Bruckberger s'indigne dans les colonnes de "L'Intransigeant" :
"C'est ça votre justice ? La Gestapo a assez bien visé les garçons les plus honorables de la Résistance. L'épuration n'a pas raté non plus les meilleurs du parti opposé. Que cela continue encore quelques années et la patrie de Bayard ne comptera plus que des dignitaires du double jeu, des politiciens et des magnats du marché noir."
Ce texte - et quelques autres - n'ont pas été appréciés ni par le pouvoir, ni par les supérieurs de Bruckberger.
Pour la petite histoire, désavoué et contraint au silence, le père dominicain reçoit un poste au fin fond du Sahara où il aura tout le loisir de méditer.

Il faudrait encore ajouter à ces quelques considérations, la dimension chrétienne (charité, compassion, salut des âmes) pour expliquer l'attitude du R.P. Bruckberger.

Bien cordialement,
Francis.

(*) le terme "floué" serait de Darnand lors de son procès.

*** / ***

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