Bonsoir,
De Gaulle était très grand par rapport à la moyenne masculine dans la première moitié du XXe siècle. Si l'effet visuel est appuyé, c'est sans doute aussi parce que le réalisateur a voulu montrer la dimension impressionnante d'une telle rencontre. Les résistants reçus par de Gaulle à Londres en ont gardé un souvenir fort. Et puis, le film de Melville n'est pas la mise en image d'un récit véridique. C'est une fiction adaptée d'un roman.
A l'époque (fin 60 début 70), les genres cinématographiques - fiction, documentaire, feuilleton - étaient plus clairement définis contrairement à ce qui se passe aujourd'hui avec le navrant mélange des genres - docu-soap, docu-fiction, auto-fiction, bios arrangées (les deux "exécutions" de Moulin par TF1 et France 2 !), etc. - pour cause d'audience et les dérives qui en découlent. C'est paradoxal : à une époque où tout le monde exige tout le temps et partout, devoir de mémoire aux lèvres ou au bout de la souris, la précision historique absolue, on n'a jamais vu autant de productions entachées d'irrégularités et de distorsions pour ne pas parler d' insinuations moralement douteuses ! Mais bon, c'est un autre débat.
Il y a sûrement quelques invraisemblances chez Melville, mais son film reste fort. La solitude, l'attente, la tension et la peur des résistants sont bien montrées.
Cordialement,
RC |