L'Afrique de l'Ouest sahélien... - Le livre noir du colonialisme - forum "Livres de guerre"
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Le livre noir du colonialisme / Marc Ferro

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1diabolisation anti-blanc de arcole

L'Afrique de l'Ouest sahélien... de René CLAUDE le lundi 04 avril 2005 à 23h26

Bonsoir,

C'est un autre débat passionnant mais compliqué !
Il faut essayer d'éviter les clichés et les raccourcis forcément réducteurs quand on aborde les sociétés pré-coloniales sub-sahariennes.

Lorsque j'avais 17-18 ans, j'ai été très surpris d'apprendre dans le cadre des cours d'Histoire du collège (équivalent suisse romand du lycée) que les Peuls et les Toucouleurs des actuels Mali, Sénégal et Gambie avaient bâti des empires aux structures sociales complexes et aux cultures remarquables qui avaient duré pour certains entre le XIIIe et le XVIe siècles. (Ce qu'on regroupe aujourd'hui sous l'étiquette "mandingue" - musiques, contes, rites, ... - est une partie de l'héritage culturel de cette période.) Le philosophe et chercheur Amadou Hampaté Bâ fut l'un des grands collecteurs des traditions orales de ces régions de l'Ouest africain; ses livres de fiction, ses récits, ses Mémoires sont chaque fois un plaisir et un enseignement. Il était lucide et savait que les Africains n'avaient pas attendu les pratiques des colonisateurs pour envahir d'autres régions et ramener des esclaves, par exemple.

La période pré-coloniale est longue, très longue en comparaison du siècle et demi - et encore - d'exploitation de l'Afrique de l'Ouest par les militaires et les administrateurs européens et leurs relais autochtones. Si les régions côtières étaient connues et colonisées à des degrés divers depuis les XVIIe et XVIIIe siècles, les dernières campagnes des colonnes françaises en Haute-Volta, au Niger et au Mali, une immense région enclavée - datent de la toute fin du XIXe siècle. Ce qui faisait dire à un ami, fils d'un ministre du Moronaba (roi traditionnel des Mossis au pouvoir parallèle symbolique mais puissant au point d'être régulièrement consulté par les ministres Officiels du Burkina Faso, ancienne Haute-Volta) que les Français n'avaient pas eu réellement le temps de modifier en profondeur les structures des sociétés et les mentalités. Dans la région des boucles du Niger, du nord de la Haute-Volta et de la grande partie désertique de l'Ouest du Niger, l'implatation française ne se fit qu'en surface et les commandants de cercles même les plus brutaux ou les plus abrutis - ce qu'ils ne furent pas tous, certains étant encore respectés comme le commandant Dorange(*), le dernier chef du Cercle de Ouahigouhia ( il faudrait vérifier) avant l'indépendance - ne purent pas changer les rapports ancestraux et les croyances fortement animistes, même si là aussi l'influence musulmane se faisait sentir mais sans parvenir à éliminer des pratiques fondamentales.

Si on ne peut nier que des structures sociales et des coutumes furent irrémédiablement détruites par la colonisation française(**), en revanche, comme le rappelle Arcole, il est faux et injuste de rendre les européens responsables de tout ce qui a conduit l'Afrique sub-saharienne dans des situations chaotiques.

Cordialement,

RC

(*) Dorange a voulu être inhumé en pays Mossi.
Par un de ces hasards qui font les voyages, en voulant honorer des amis africains par un repas avant de rentrer sur la capitale, j'avais demandé un bon cuisinier à la pension où je logeais. Celui qui accepta le job avait été le chef-cuisinier de... Dorange ! Il m'en parla volontiers. Je l'avoue, je ressentis un sentiment proche de la nostalgie... Pour dire que nos rapports avec l'Afrique ne doivent pas être dogmatiques. Il y a eu des interractions qui ne furent pas toutes négatives.

(**) De Marc Ferro, je propose plutôt son étude claire des types d'interventions colonialistes et des changements dans la vie des peuples africains soumis à l'ordre blanc : Histoire des colonisations. Des conquêtes aux indépendances XIIIe-XXe siècle, coll. Points/Histoire, 1994.
C'est un ouvrage général, mais les chapitres bien exposés en font un bouquin toujours conseillé aux étudiants de première année en fac de sciences politiques à l'Uni de Genève.

*** / ***

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes