T'es quand même gonflé Jacques de prendre des risques pareils
Quel risque ? Celui de "hacker" subrepticement mon disque dur ?
Bonsoir Jean-Robert, bonsoir à tous,
Pour partager le sort de Jacques, je poursuis le récit de Robert Vollet c'est-à-dire la page 1.321 de la "Chronique de la Résistance". Il y a matière à réflexion: Un général de corvée "pluche" ce n'est pas banal mais surtout le sort qui est réservé aux prisonniers dans une "économie de guerre". Le général Berlon l'a échappé belle!
*** Quand le sieur Berlon s'est présenté et qu'il a excipé de son grade, je l'ai avisé que je ne reconnaissais pas le "1er Régiment de France" comme une unité régulière de l'armée française, que je ne reconnaissais pas les étoiles qui lui avaient été attribuées par Vichy et que je le considérais comme un prisonnier. Je lui ai enlevé les insignes de son grade et je l'ai envoyé "faire les pluches", ce qui me paraissait excellent pour un général. Il a obtempéré sans discussion et n'a même pas tenté de s'évader. A la Libération, il a été remis aux mains des autorités régulières et son dossier a été instruit. Il a comparu, plus tard, devant , Cour de Justice de Bourges où il a été condamné à cinq ans d'indignité nationale. Je ne sais pas ce qu'il est devenu... Avec lui, nous avions capturé le commandant Aublet qui commandait l'un des bataillons du régiment. Lui aussi a été déféré ultérieurement devant , Cour de Justice et a subi une sanction dont je ne me rappelle plus exactement l'importance. Nous avons eu la même conduite à l'égard des sous-officiers et soldats pris le même jour... Oui, mais il faut dire que, quand il s'agissait de gens qui avaient tiré sur nous, les prisonniers étaient rares. Il est certain que si le général Berlon était tombé entre nos mains à la fin du mois de mai ou dans les jours qui suivirent le débarquement, lorsque nous n'avions pas la possibilité de garder de prisonniers, la question se serait posée autrement. A cette époque, en effet, la sanction était soit la libération de l' intéressé avec les risques de dénonciation que cela comportait, soit la mort. Je cite cet exemple car personnellement j'ai toujours considéré Berlon comme type détestable et dont l'attitude était contraire à l'intérêt français. Mais, comme on l'a capturé à une époque où j'avais les moyens de contrôler une zone relativement importante et d'assurer la garde d'un camp de prisonniers, je l'ai fait prisonnier.»***
Bien cordialement,
Francis. |